Archives par mot-clé : BD

quelqu’un a qui parler, Gregory Panaccione et Cyril Massarotto

Samuel fête ses 35 ans, seul. La déprime s’installe et il réalise qu’il n’a personne à qui parler. Il appelle le seul numéro qu’il connait par cœur, celui de son enfance. Par un jeu du hasard, c’est le petit Sam de dix ans qui lui répond…

Une belle BD pleine de tendresse qui place un homme face à l’enfant qu’il était et lui fait réaliser qu’il l’a trahi en abandonnant ses rêves et ses envies. Et si c’était l’occasion de changer et de reprendre sa vie en main ?

L’écorce des choses, de Cécile Bidault

Une Bd douce et poétique, qui nous plonge dans le quotidien et les rêveries d’une petite fille sourde. L’absence de texte nous confronte au silence qui compose son monde et le dessin prend tout son sens.

Une jolie BD qui aborde le thème de la surdité et très accessible.

Anaïs Nin, sur la mer des mensonges de leonie bischoff

Anaïs Nin est née en France de parents d’origine cubaine, « déracinée » après leur séparation en 1914, elle vit auprès de sa mère et ses frères et sœurs à New-York. Elle se marie au début des années 1920 avec Hugh Parker Guiler, jeune et prometteur banquier, et revient s’installer en banlieue parisienne à ses côtés. C’est là qu’elle fera la connaissance de Henry Miller…

Le parcours d’émancipation d’une femme hors du commun pour son époque et le milieu social auquel elle appartient. Jeune fille « de bonne éducation », Anaïs sent le manque et les limites qui la cloisonnent dans un personnage qui ne lui permet pas d’exprimer les différents aspects d’une personnalité complexe et profondément sensuelle.

Indissociable du « Journal » auquel elle s’astreint quotidiennement, sorte de miroir libérateur et sublimant de celle qu’elle aspire à être, elle s’ennuie et s’enlise pourtant dans un rôle d’épouse.

« Si je ne me crée pas un monde par moi-même et pour moi-même, je mourrai étouffée par celui que d’autres définissent pour moi. »

Sa rencontre avec Henry Miller agit comme une naissance à elle-même et libère à la fois la femme et l’auteur que nous connaissons aujourd’hui.

Des amants, des maîtresses, une sexualité sulfureusement épanouie, l’inceste, la danse, l’expérience de la psychanalyse et l’écriture, toujours l’écriture jalonnent ce portrait d’une femme libre, indifférente aux tabous et tumultueusement inspirante…

« Je peux maintenant aimer un homme comme un égal. Comme un amant et un créateur. Et je choisis d’être moi aussi le créateur.

Je ne serai jamais parfaite.

Je ne serai jamais une seule femme, ou l’amante d’un seul homme.

Je vais vivre ces multiples vies, explorer les milles facettes de mon être, et vivre avec passion, de toutes mes forces. »

Le dessin de Léonie Bischoff semble cousu sur mesure tant il est difficile en refermant ce roman graphique de ne pas imaginer la véritable Anaïs Nin telle qu’elle apparaît dans ses pages. Son coup de crayon sublime l’imagerie et les couleurs des années 1930, et l’érotisme et la sensualité qui se dégagent de ses planches sont d’une beauté lumineuse.

Un immense coup de cœur…

https://www.franceinter.fr/emissions/une-journee-particuliere/une-journee-particuliere-11-octobre-2020

A la vie ! et Je serai là ! par l’Homme Etoilé

L’homme étoilé est infirmier en soins palliatifs et accompagne les personnes en fin de vie. Dans ce roman graphique, il nous offre des petits instants de vie, bulles d’amour, de rire, d’émotions, de musiques ou de tendresse. Des échanges qui soutiennent autant le patient que le soignant, pour les aider à profiter des derniers instants de la vie, les rendre plus légers.
« Ils me confortaient dans l’idée que je pouvais faire du bien autrement que par la simple administration d’un médicament. »

Un récit profondément humain qui parle de partage et de soutien, des « instants en dehors du temps et de la maladie qui offrent des parenthèses de légèreté et d’insouciance dans des moments particulièrement difficiles. »


L’homme étoilée revient dans un nouveau roman graphique où il nous raconte ses débuts en tant qu’infirmier. Dans des lieux impudiques qui réduisent les personnes à une série de symptômes, il comprend qu’il ne faut pas limiter les patients à cette vie de souffrance et apprend à leur parler de milles choses, pourvue que chacune d’elles les éloigne un moment de la maladie.

« On ne peut promettre une fin parfaite à tout le monde même si on a le devoir de s’en donner les moyens… Je peux garantir une main tendue, une oreille attentive, un regard compatissant et tendre. »
« Mon rôle, ce n’est pas de les empêcher de partir mais de veiller à ce qu’ils partent bien… et à aimer la vie, pour mieux la diffuser dans chaque chambre chaque jour.« 

Karmen, de Gillem March

Palma de Majorque.
Catalina est jeune femme superbe qui a, aux yeux de son entourage, tout pour être heureuse. Des parents aimants, une colocataire sympa et un ami d’enfance, Xisco, bien présent dans sa vie. Oui, mais…
Alors qu’elle vient de se trancher les veines dans sa salle de bain, débarque Karmen, être surnaturel aux cheveux roses, fonctionnaire de l’au-delà chargée d’accompagner les âmes entre le moment de leur mort et leur réincarnation.
La vie de Catalina, ignorée des vivants, se poursuit entre rêve et réalité et son « ange gardien », retors à l’autorité de sa hiérarchie divine, semble bien décidée à lui faire ouvrir les yeux sur ce qu’était la réalité de sa vie.

La couleur d’une âme perdue peut-elle changer ? Peut-on changer le cours d’une destinée avant qu’il ne soit trop tard ? Existe t-il une seconde chance ?…
Autant de questions ouvertes par Guillem March dans cette histoire originale et graphiquement très réussie.

http://guillemmarch.blogspot.com/

Les naufragés de la Méduse, par Jean-christophe Deveney et Jean-sebastien Bordas

Le peintre Géricault est hanté par le naufrage du vaisseau la Méduse et veut en faire un sujet de peinture, un projet qui va le happer corps et âme. En parallèle, on découvre la réalité historique ayant conduit à ce naufrage, une épopée tragique dont seuls quelques survivants pourront témoigner.

Une BD magnifiquement illustrée à l’aquarelle, qui croise habilement les deux récits jusqu’à les fondre.

La bête, Zidrou et Frank Pe

Belgique, années 50. Le jeune François grandit rejeté par ses camarades, car il est le fils bâtard d’un soldat allemand. Il recueille les animaux blessés qui croisent sa route et vit avec sa mère entouré d’une singulière de ménagerie qui illumine son quotidien. Un jour, il découvre une étrange créature semblant n’appartenir à aucune espèce connue.

Un récit sombre mais ponctué de belles scènes, ancré dans l’histoire, qui nous fait découvrir un marsupilami inédit, sauvage et féroce.

Malgré tout, de Jordi Lafebre

37 ans après leur première rencontre, Anna et Zeno se retrouvent, enfin. Par petites scènes, on remonte le fil de leur histoire d’amour, menée en parallèle de leur vies respectives, instants de complicités, de passions et de tendresses, jusqu’à leur première rencontre.

Ce magnifique roman graphique met en scène une belle histoire d’amour atypique. On remonte dans le temps sur leurs traces pour mieux reprendre la lecture dans le sens chronologique sitôt terminée !

Divine ; vie(s) de Sarah Bernhardt, de Eddy Simon et Marie Avril

Sarah Bernhardt est un personnage romanesque, moderne, qui prend son destin en main et bouscule les traditions.
Eddy Simon et Marie Avril signent une biographie aussi libre que la vie de cette femme hors du commun. Ils s’attachent particulièrement sur la période de neuf ans (1871-1880) où Sarah va construire sa légende, travailler au théâtre et va connaître la consécration.
un roman graphique aux illustrations qui rendent un bel hommage à cette grande actrice.