Archives par mot-clé : BD

Le Jardin, Paris, de Gaëlle Geniller

Le Jardin est un cabaret parisien au succès grandissant où les danseuses portent un nom de fleur. Rose grandit au milieu de toutes ces femmes et c’est imprégné de leur grâce et de leur beauté qu’il monte sur scène à son tour.

Dans le Paris des années 20 sublimé par l’esthétisme de l’Art Nouveau, le talent de ce jeune homme éclot et s’épanouit telle une fleur délicate et puissante.

Un roman graphique magnifique tant par son illustration que par son histoire, doux et bienveillant, porteur d’un message de liberté, d’acceptation de soi, de solidarité, de respect… une lecture qui fait du bien aux yeux et au cœur.

Palmarès Festival d’Angoulême 2024

Grand prix de la ville d’Angoulême : Posy Simmonds

Fauve d’or : “Monica” (de Daniel Clowes chez Delcourt)

Prix spécial du Jury : ” Hanbok” (de Sophie Darcq chez Apocalypse)

Fauve prix Jeunesse : “L’incroyable Mademoiselle Bang” (de Yoon-sun Park chez Dupuis)

Fauve prix spécial du jury Jeunesse (ex aequo) : “Bâillements de l’après-midi” (de Shin’Ya Komatsu chez Imho) et “Les Petites Reines” (de Magali Le Huche chez Sarbacane)

Fauve du patrimoine : “Quatre japonais à San Francisco” (de Henry Yoshitaka Kimaya chez Revue Onapratut)

Fauve de la série : “The nice house on the lake” (de James Tynion IV, Álvaro Mártinez Bueno et Jordie Bellaire chez Urban Comics)

Fauve révélation : “L’homme gêné” (de Matthieu Chiara chez L’agrume)

Fauve de la BD alternative : “Aline” (Hollande)

Fauve polar : “Contrition” (de Carlos Portela et Keko chez Denoël Graphic)

Éco-Fauve : “Frontier” (de Guillaume Singelin chez Label 619)

Fauve des Lycéens : “Le visage de Pavil” (de Jérémy Perrodeau chez 2024)

Fauve du public : “Des maux à dire” (de Bea Lema chez Sarbacane)

Prix René Goscinny du Meilleur scénario : Julie Birmant pour “Dali” (chez Dargaud)

Prix René Goscinny du Jeune scénariste : Simon Boileau pour “La ride” (chez Dargaud)

Le Meunier Hurlant de Nicolas Dumontheuil (d’après le roman de Arto Paasilinna)

Un petit village du nord de la Finlande, peu après la guerre, voit arriver un inconnu qui rachète et remet en marche le vieux moulin. D’abord bien accueilli, le nouveau meunier Gunnar Huttunen a malheureusement un défaut : à la moindre contrariété, il se réfugie dans les bois pour hurler à la lune, empêchant les villageois de dormir. Ces derniers n’ont dès lors qu’une idée, l’envoyer à l’asile. Mais Huttunen, soutenu par la conseillère rurale Sanelma Käyrämö, est bien décidé à se battre pour défendre sa liberté.

Joie de retrouver les inoubliables personnages du roman de Arto Paasilinna dans cette adaptation BD tout en sépia aussi génialement décalée que l’œuvre dont elle s’inspire…

Futuropolis éditions. 24 euros.

Elles, par Kid Toussaint et Aveline Stokart

Elle est une adolescente en apparence comme les autres, mais bien vite elle laisse apparaitre de multiples facettes, renfermant différentes personnalités qui prennent tour à tour le devant de la scène. On suit avec plaisir sa famille, son passé mystérieux, sa quête d’identité et ses plongées dans son univers intérieur très riche.
Qui est Elle réellement ?

Une brillante bande dessinée, touchante et intrigante, qui interroge sur ce qui fait notre identité et explique très clairement la complexité du trouble dissociatif de l’identité (TDI).

Faut faire le million – Gilles Rochier

Une nouvelle bd de Gilles Rochier aux éditions 6 pieds sous terre collection Monotrème dans les bacs de la librairie !

Comment vous dire… Quand l’amitié tourne pas toujours dans le bon sens, vous tire un peu vers le bas, vous fait légèrement fissurer mais vous soutien quand même, rajouté en plus une couche de violence sociale bien épaisse. Gilles Rochier continue de décrire la banlieue et ses gars devenus des “anciens” continuant à tenir les bancs et à naviguer à vue en affrontant les coups durs. Il met en scène leurs langues, leurs craintes, leurs liens, leurs solutions, avec son regard lucide, ses dialogues précis et percutants comme on les aime. Chaque séquence décrite nous fait avancer dans son univers où il est tout à la fois narrateur principal, observateur et électron libre.

En bonus on vous propose même de re-découvrir un autre opus “TMLP” primé à Angoulême en 2012 sur des sujets pas évidents : enfance, précarité, maternité , sexualité et débrouilles…
Album précédé de “Temps mort” (ed. 2000) et suivi de “La petite couronne” (ed.2017).

Gilles Rochier réalise des bd depuis plus de 20 ans, tenant le terrain il décrit les quartiers qui l’entoure et la vie qui en découle composée dans les grands ensembles urbains et révélée dans de petits détails réalistes. C’est un regard singulier qui trace son sillon. A lire sans plus attendre.

La Bigaille, histoire d’une utopie culturelle collective de Thibaut Lambert

On en revient toujours à la même chose. Mettre de côté l’égo et l’individualisme au profit d’un collectif.

Cela ne veut pas dire qu’il faut fermer sa gueule. Mais laisser une place à tout le monde. (…)

La belle histoire de “La Bigaille”, bar culturel et associatif à Marennes en Charente-Maritime ou comment un groupe de citoyens.nes en mal de culture et de vivre ensemble a pris les choses en main pour redynamiser leur petit coin de verdure. Mode d’emploi à l’usage de celles et ceux qui voudraient se lancer, retour d’expérience et surtout, récit d’une belle aventure commune rendue possible par l’engagement de chacune et chacun pour le bien-être de toutes et tous.

Aux éditions Des ronds dans l’O.

Héliotrope T1. Les voleurs de magie de Joann Sfar & Benjamin Chaud

Mon drame a commencé ainsi. Ça va sans doute vous faire marrer, mais je vous garantis qu’y a pas de quoi rire. Juste avant de m’appeler Héliotrope, j’avais la même couleur que vous.

Pas facile de passer inaperçue au collège et de se faire des amis quand on est élevée par une grand-mère qui déjeune d’un bol de vodka céréales, que ses parents sont incarcérés (préférer “sans profession” pour les papiers officiels 🙂) et qu’on appartient à une lignée de cambrioleurs voleurs d’objets magiques.

Lorsque par amour pour la belle Calypso, celle qui n’est pas encore devenue Héliotrope décide, avec l’aide de sa copine vampire Aspirine (clin d’œil à une autre héroïne de Sfar) de subtiliser la plus rare des couleurs, elles va rapidement regretter de ne pas avoir tenu compte du panneau “NE PAS TOUCHER” !

Cœur d’artichaut au caractère bien trempé, rebelle à toute autorité et totalement casse-cou , Héliotrope, armée de son Nokia hors d’âge et d’une bonne dose d’humour va se retrouver mêler à de bien étranges aventures et devra faire preuve d’une intrépidité digne d’Indiana Jones pour échapper à tous ceux qui convoitent le mystérieux “objet” sur lequel elle vient de mettre la main…

Un premier tome que l’on dévore d’une traite et qui donne terriblement envie de lire la suite !

Colette Magny. Les petites chansons communistes de Yann Madé

Ne pas chanter pour mais donner la parole.

Non, Colette Magny ce n’est pas que ‘Mélocoton” et on en est même loin !
Entre la secrétaire bilingue à l’OCDE et la corpulente pintade insoumise, il y a une vie de luttes et de rencontres.
Son oeuvre artistique profondément inspirée par ses engagements, de la Guerre d’Algérie jusqu’aux mouvements antiracistes des années 1980, et les coups de gueule, marques de fabrique de cette immense artiste, jalonnent les pages de cette passionnante BD et nous la racontent dans toute sa radicalité.
Des textes de ses chansons rythment cette biographie qui n’accorde que très peu d’entorses au réel et on croise des tas de personnes formidables dont on est très content d’entendre parler (pour une fois…)
Et merci Pierrot d’avoir travaillé l’auteur au corps pour que cette pépite voit le jour. 😉

(Gros, très gros) Coup de cœur ❤❤❤

Tananarive de Sylvain Vallée et Mark Eacersall

” Je vais à Tananarive.

où ?

À Charleville-Mézières.”

Amédée, notaire à la retraite, aventurier de canapé et hypocondriaque encore en activité, n’a rien d’un enquêteur chevronné. À la mort de son ami et voisin, Jo, dont il aimait écouter les aventures rocambolesques, le vieil homme va pourtant se lancer dans un road trip farfelu pour retrouver la piste du fils inconnu de son vieux compère.

Ce polar décalé, dont le héros sent franchement la naphtaline, entraine le lecteur dans des coins bien moins exotiques que ce qu’il pourrait l’envisager à la lecture des premières pages… Mais le charme opère très rapidement !

On se laisse embarquer à la suite de Amédée qui, au fil de son enquête sur la vie réelle de feu son acolyte, en découvrira tout autant sur lui-même que sur Jo…

Un roman graphique initiatique, touchant et plein d’humour qui fait la part belle au “grand (et bel) âge” et nous rappelle ô combien il n’est jamais trop tard.

quelqu’un a qui parler, Gregory Panaccione et Cyril Massarotto

Samuel fête ses 35 ans, seul. La déprime s’installe et il réalise qu’il n’a personne à qui parler. Il appelle le seul numéro qu’il connait par cœur, celui de son enfance. Par un jeu du hasard, c’est le petit Sam de dix ans qui lui répond…

Une belle BD pleine de tendresse qui place un homme face à l’enfant qu’il était et lui fait réaliser qu’il l’a trahi en abandonnant ses rêves et ses envies. Et si c’était l’occasion de changer et de reprendre sa vie en main ?