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Défi lecture à partager !

Une belle proposition des éditions du Seuil pour donner du souffle et de la diversité à ses lectures ! Nul besoin de tout lire, de se mettre la pression, chacune et chacun est libre d’y piocher à l’envie comme de s’y tenir rigoureusement. Seul.e, en duo, en trio ou en équipe, tout est possible.

Envoyez-nous un petit mot sur vos lectures (titre, auteur/autrice et votre ressenti si vous en avez envie) et on complètera les numéros au fur et à mesure avec les prénoms correspondants…

D’ici peu, nous aurons toutes et tous des tas d’idées lecture pour entretenir le niveau de nos piles à lire !

  1. “Le temps des sorcières”, Alix E. Harrow (Estelle)
    1. “Le chant de la rivière“, Wendy Delorme (Prysc)

2. “Bobigny 1972”, Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Une BD à lire et à faire lire aux ados, aux femmes et aux hommes pour ne pas oublier les combats qui ont été menés pour obtenir le droit à l’avortement. À travers le récit du procès de Marie-Claire et sa mère, c’est l’histoire d’une mobilisation, d’une sororité et d’une révolution. J’ai dévoré cet album et je sais que je le relirai encore et que je le conseillerai souvent !

3. “Le Pion”, Cerda (Marc)
3. “La nuit des pères”, Gaëlle Josse (Jean-François)
Le mot de Jean-François :
Le roman nous plonge au cœur d’une relation intra familiale, notamment entre le père et sa fille. Isabelle s’est éloignée depuis longtemps de ses parents, sur les plans géographique, temporel et relationnel.
Elle a eu besoin de ces distances pour construire et vivre sa vie d’adulte. Enfant, adolescente puis jeune adulte, elle a subi les réprimandes de son père en toute occasion et rien dans cette relation ne pouvait lui laisser envisager qu’elle était aimée. Au sein de la famille, sa mère, soumise, essayait d’arrondir les angles. Son frère semblait être préféré sans que lui même en comprenne vraiment la raison.
Tout ce passé lui revient alors qu’elle s’achemine au chevet de son père suite à l’appel de son frère lui signalant l’état de santé dégradé de leur père.
Ce retour au village natal fait naître un questionnement personnel sur sa propre vie depuis son départ qui lui avait paru définitif. Son frère se questionne aussi et échange avec elle ses propres sentiments à propos de la relation à leur père. Le plus étonnant et particulièrement émouvant, c’est le père lui même, qui sentant sa santé vacillante, rassemble ses forces pour raconter son propre traumatisme et donner ses dernières volontés.
On passe, au cours du roman, d’un schéma relationnel très noir à un éclairage final des histoires de vie dramatiques, non désirées et surtout enfouies sous une couche de déni et d’un enrobage positivé socialement.
Le père n’a pas pu ni su se sortir de son traumatisme et sa fin de vie l’en libère. Ses enfants aussi.
Je remarque que le thème de ce roman est parallèle à celui du roman «Géographie d’un père» de Pascale Dewambrechies aux Editions Passiflore.
3. “Le traducteur des lettres d’amour“, Lynne Kutsukake (Corinne)
Le mot de Corinne :
Le traducteur des lettres d’amour est un premier roman et un titre un peu large pour l’histoire qu’il contient. Il s’agit d’une histoire qui se situe en 1947 à Tokyo et qui est narrée par plusieurs personnages : 2 adolescentes de 13 ans, 2 traducteurs sino-américains dont un GI et un professeur et une jeune fille qui est au centre de tous. Nous vivons avec le peuple japonnais sous l’occupation américaine, avec ce qu’elle comporte de misère et d’espoirs et c’est un pan peu connu de l’histoire.
Beaucoup de lettres japonaises arrivaient au quartier du général MacArthur pour y être traduites dans l’espoir que ce dernier y réponde favorablement, et parallèlement des japonaises voulaient qu’on traduise leurs lettres adressées aux GI qu’elles avaient fréquentés. On aborde également le problème des rapatriés renvoyés du Canada notamment et exclus de part et d’autre.
La lecture de ce livre est facile et agréable.

4. “la vraie recette de l’amour”, Agnès Laroche (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Un roman jeunesse qui nous parle d’amour sur fond de gourmandises et de littérature… Roméo aime Juliette et Juliette aime Roméo mais leurs familles s’affrontent. Et puis Yann, le meilleur ami de Roméo, tombe amoureux de la belle et lui demande de l’aider à lui écrire des lettres… ça ne vous rappelle pas quelqu’un au long nez ??? Vont-ils avoir le même triste sort ou l’amour sera-t-il vainqueur ? Une lecture agréable et rigolote qui donne envie d’aimer et de cuisiner !

5. “Géopolitique”, Vincent Piolet & Nicola Gobbi (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Un livre très intéressant et très riche.
Comme son nom l’indique on y parle géopolitique.
De ses prémices avec Hérodote au 5ème siècle avant JC à nos jours.
La présentation est sous forme d’émission de télé, où à tour de rôle les plus grands théoriciens viennent nous présenter leurs travaux et réflexions. A travers les 100 pages de l’album, on y évoque les plus grands conflits mondiaux, leurs enjeux, leurs retombées. J’y ai appris énormément, même si je sais que je ne retiendrai pas tout. Ce livre nous permet d’ouvrir les yeux sur les guerres actuelles qu’elles soient en Ukraine ou au Moyen-Orient.
Le livre est très très riche en connaissances et nécessite plusieurs jours de lecture pour pouvoir en assimiler le maximum. Je sais que je retournerai sûrement pour relire certains passages.

6. “La révérence de l’éléphant”, Laura Trompette (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
“Ce roman est une pépite. J’ai aimé les trois personnages principaux, et les secondaires aussi, avec une mention spéciale aux résidents de l’ EHPAD. L’alternance des voix est régulière, mais pas lassante, au contraire. J’ai apprécié de retrouver Marguerite, Emmanuel et Roxane, comme un rendez-vous donné quelques pages plus tôt. Même si je me suis doutée de la fin de cette histoire dans les grandes lignes à la lecture des premiers chapitres, j’ai pris un grand plaisir à tourner les pages et à voir évoluer les relations. L’autrice a un vrai talent pour distiller des émotions à travers ses mots. Cette lecture est une belle histoire d’amour, de vie, de famille, d’acceptation et d’humanité. J’ai aussi appris énormément de choses sur les problèmes de braconnage, de surpopulation et de leurs conséquences sur les humains et les animaux. Attention, par contre, car ce livre là donne envie de voyager et d’aller observer cette nature si belle de la Tanzanie. Bref, vous l’aurez compris, j’ai adoré ce livre. Il est mon premier coup de cœur Roman 2024.
6. “S’arracher“, Marc Daniau (Prysc)
6. “La prophétie des abeilles“, Bernard Werber (Stéphanie)

7. “Le Murder club du jeudi“, Richard Osman (Stéphanie)
7 .“la symphonie des monstres”, Marc Lévy (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Un roman à ne pas laisser passer.
Un roman qui ouvre les yeux sur la cruauté de certains hommes et femmes.
Un roman sur la bonté et la gentillesse d’autres.
Un roman sur l’espoir, la famille, la volonté.
Un roman sur l’amour familial. Ce livre m’a bouleversée, émue, révoltée. Je vous l’écris franchement il intègre la catégorie des livres qui m’ont marquée et dont je me souviendrai longtemps. À lire sans attendre, à partager pour que nous soyons de plus en plus nombreux à découvrir les atrocités qui se déroulent presque aux portes de chez nous.

8. “La bibliothèque des bienheureux“, Cali Keys (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Une découverte assez sympathique !
On y rencontre Lucie, qui essaye tant bien que mal de se remettre d’un drame familial, sa mère Annick protectrice et aimante. Mais aussi Léonard, veuf et râleur, Viviane dépressive et loufoque, Camille jeune fille solitaire. Ce petit monde va au fil des pages s’apprivoiser autour d’un élément commun, les livres !
J’ai passé un moment agréable avec cette lecture détente plein de bons sentiments, d’amour et de résilience.
8. “Je suis devenu le parent de mes parents“, Vincent Valinducq (Stéphanie)

9. “Les aiguilles D’Or”, Michael Mc Dowell (Stéphanie)

10. “lettres à l’amant (…)”, Emma Goldman (Prysc)
10. “Les Grandes Oubliées ( Pourquoi l’histoire a effacé les femmes)”, Titiou Lecoq (Stéphanie)

11. “Le Grand troupeau”, Giono (Marc)
Le Mot de Marc :
Un roman réquisitoire contre la guerre mais aussi une réflexion sur la nature humaine. Sur l’individu et son rapport aux normes sociales. A lire ou relire en ces temps troubles et incertains.


13. “Le roitelet”, Jean-François Beauchemin (Prysc)
13. “Fille d’alcoolo”, Camilla Galapia (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Une BD autobiographique qui ne laisse pas indifférent.e. L’autrice nous parle de sa vie, de sa mère, de sa famille et d’un membre qui s’est invité petit à petit, l’alcool. Avec des mots et des dessins simples, mais percutants, elle témoigne de ses espoirs, déceptions, regrets, envies, hontes, résignations… Cet album est touchant de vérité et de sentiments. Pour moi, il devrait trouver sa place sur les étagères des bibliothèques, médiathèques, et CDI afin de toucher le plus grand nombre d’ados et d’adultes. 

14. “Stella et l’Amérique”, Joseph Incardona (Prysc)

15. “Les Armes de Lumières” de Ken Follett (Stéphanie)
15.”N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures” de Paola Pigani (Corinne)
15. “Bien aimée“, d’Aurélie Tramier (Marie-Julie)
Ce roman est à double temporalité, dans le passé en pleine 2de Guerre Mondiale et dans le présent. L’histoire se situe dans le sud, principalement à Aix-en-Provence et ses alentours. Au fil des pages, le lien se noue entre l’histoire de Hans, Élisa et Esther grâce à une montre dont cette dernière hérite.
J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire. J’ai pris le temps de la lire car elle le mérite. Même si le lecteur comprend les liens entre les personnages assez vite, on prend beaucoup de plaisir à suivre les recherches et les avancées de personnages. Cette histoire nous révèle un pan de l’histoire aixoise et marseillaise que nous ne connaissons pas vraiment (et pourtant j’habite à seulement 1h15 de route). J’ai trouvé la fin du roman très belle et remuante avec des phrases criantes de vérité et pleines d’espérances.
À mon avis ce livre mérite d’être lu et connu, et devrait être mis en avant encore plus dans la région d’Aix. Ma visite au camp de Milles était déjà prévue avant ma lecture et même si j’ai déjà appris beaucoup grâce à ce roman, je sais que je serai forcément touchée par ce que je verrai sur place. Et je pense que même si les personnages de Hans, Otto, Élisa et tant d’autres sont des personnages fictifs et que leurs vécus de prisonniers aussi, je ne pourrai pas n’empêcher de penser à eux.

16 “Trop Humain“, Anne Delaflotte Mehdevi (Elodie)
16. “Le Cercle des derniers librairies“, Sylvie Baron (Stéphanie)
16. “Miss Sweety”, Valérie Saubade (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Un roman qui nous entraîne dans une enquête style cosy mystery.
On y découvre Samantha, alias Miss Sweety, qui répond au courrier des lectrices pour un magazine féminin. Tout cela sur l’unique base de son diplôme en psychologie car elle est célibataire et habite chez sa grand-mère et sa grand-tante.
Mais un jour elle reçoit une lettre de menace qui va chambouler sa vie.
J’ai passé un moment agréable avec cette histoire. Margaret la grand-tante m’a beaucoup amusée. Grâce aux descriptions, j’ai plongé sans problème dans l’ambiance londonienne.
Un roman qui détend et qui nous invite à nous laisser surprendre par la vie.

20. “Un Animal Sauvage“, Joël Dicker (Stéphanie)

21. “La légèreté“, Catherine Meurice (Jean-François)
Le mot de Jean-François :
La Légèreté est une BD à la fois terrible, passionnante et d’une très grande beauté. Les dessins et les textes qui les accompagnent expriment la douleur et le désespoir de l’autrice. Son choix de l’aquarelle donne une douceur à l’ensemble et renforce l’émotion transmise par le récit.
Au début de la BD, nous entrons dans la pensée de l’autrice complètement occupée, voire même obstruée, par la culpabilité d’être une survivante à l’assassinat de ses collègues et amis de la rédaction de Charlie Hebdo. Ensuite, nous suivons son long parcours personnel pour en sortir et trouver les raisons, les motivations à continuer à vivre et à créer. Progressivement, l’envie de retrouver la beauté dans une nouvelle vie reprend le dessus.
Pour ma part, j’ai lu ce livre comme un plein d’émotions, en profonde empathie avec l’autrice. Il m’a fallu plusieurs temps de lecture afin de pouvoir accompagner l’autrice dans sa quête.
21. “Le Meunier Hurlant”, Nicolas Dumontheuil (Prysc)
21. “Je suis au-delà de la mort”, L’Homme Étoilé (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
“Je vous avoue que j’avais un peu peur de me plonger dans cette lecture… “À la vie” ” et “Je serai là ” m’avaient tellement plu et chamboulée que je craignais d’être déçue. Mais une fois cette BD ouverte je n’ai pas pu la fermer avant de tourner la dernière page…en larmes. Cette histoire nous donne une belle leçon de vie à travers les histoires de Jean et Franck, qui font connaissance à l’hôpital lors de cures de chimio. J’ai beaucoup aimé retrouver les dessins et les textes de @l.homme.etoile pour cet album plein de vie, d’humour et d’amour.

22. “La conjuration des imbéciles“, John Kennedy Toole (Marc)
Le mot de Marc :
” À trente ans passés, Ignatus vit encore cloîtré chez sa mère, à La Nouvelle-Orléans. Harassée par ses frasques, celle-ci le somme de trouver du travail. C’est sans compter avec sa silhouette éléphantesque et son arrogance bizarre”
Déjà rien que le titre m’avait parlé. Puis l’histoire de l’auteur qui s’est suicidé à 31 ans en 1969 s’estimant auteur raté parce qu’aucun éditeur n’avait voulu de son livre avait renforcé mon intérêt. Finalement ce livre était édité en 1980 suite à l’entêtement de la mère de l’auteur. John K. Toole recevait en 1981 le prix Pullitzer à titre posthume pour ce livre. Je ne me suis pas trompé. Et au bout des 534 pages de ce livre, la fin est tout de même arrivée trop rapidement.
Un grand moment d’humour noir, de loufoquerie, avec un héros odieux et souvent à la limite du supportable tellement son ego est démesuré. Quel dommage que J. K. Toole ne soit plus.

24. “Fraternité”, Luc Dagonnet (Marc)
24. “Ruralités”, Hortense Raynal (Prysc)
24. “Amadeus” Gilles Vincent (Elodie)
24. “Inconsolable“, Adèle Van Reth (Jean-François)
Le mot de Jean-François :
L’autrice partage 3 années de sa vie, particulièrement douloureuses. Son père est gravement malade et il n’y aura pas de guérison. La pente est fatale et ira à son terme au bout de deux ans.
La troisième année est celle du manque, du deuil, du « comment faire et continuer à vivre sans lui ».
Néanmoins, l’espoir est présent car elle est enceinte de son deuxième enfant et elle pourra lui annoncer alors qu’il est encore conscient et pourra manifester si peu que ce soit son plaisir à le savoir.
J’ai ressenti sa tristesse infinie, le décalage de ses sentiments avec la vie courante et l’incompréhension de son entourage proche. C’est un livre très fort sur le plan émotionnel. Cela n’empêche pas Adèle Van Reth de nous conduire sur le chemin d’une réflexion sur notre propre finitude et celle de nos proches.
L’Inconsolable, un statut ou un adjectif ?
24. “Consolée”, Beata Umubyeyi Mairesse (Corinne)
Le mot de Corinne :
Consolée, titre d’un seul mot de ce livre, est le prénom d’une enfant née au Rwanda d’une mère rwandaise et d’un colon blanc. C’est sous cette occupation coloniale belge au Rwanda des années 50 que Consolée va être arrachée à l’âge de 7 ans à sa mère et son grand-père qu’elle adore, pour être placée dans une colonie pour “enfants mulâtres”. C’est entourée de mulâtresses et de sœurs blanches qu’elle va devoir grandir et s’instruire, coupée des siens et “rebaptisée” Astria.
65 ans plus tard, Astria-Consolée est une dame âgée, enfermée à nouveau dans un EHPAD du sud-ouest, une maladie dégénérative lui faisant oublier le français au profit du rwandais, avec pour seul bonheur de regarder le ciel et les oiseaux.
Son récit nous est conté par la petite voix de Consolée et par une enquête sur son identité menée par Ramata, stagiaire sénégalaise immigrée elle aussi en France, qui se prend d’affection pour elle dans le cadre de son travail à l’Ehpad.
Nous parcourons ce roman riche en histoire, où il est question de colonisation, de femmes, de perte d’identité, d’immigration et de perception de ceux qui ont une peau différente de la nôtre.

25. “Border la bête”, Lune Vuillemin (Prysc)
25. “Combien de cœurs”, Nawal El Saadawi (Elo).
25.” Copeaux de bois”, Anouk Lelczyk (Marc)
25. “Qui sait”, Pauline Delabroy-Allard (Corinne)
Le mot de Corinne :
Ce dernier livre reçu dans mon abonnement est écrit par une toute jeune femme trentenaire.
Il s’agit d’une quête identitaire à partir des 3 prénoms qui jalonnent celui qu’elle porte en prénom d’usage.
Le style est original et très plaisant et le sujet est profond, car chacun peut se questionner sur les prénoms qu’il porte et qu’il peut donner à ses enfants !

26. “Nymphéas noirs”, Michel Bussi (Estelle)

27. “Un soir d’été“, Philippe Besson (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie:
L’auteur s’est inspiré d’une histoire de son adolescence pour ce livre.  L’histoire d’une disparition un soir d’été dans les années 80 sur l’île de Ré. Avec pudeur, il nous parle de ses amitiés et ses amours d’adolescence pour en arriver à ce drame et à ses répercussions.
Grâce à une écriture fluide et aérée, j’ai passé un bon moment de lecture avec le son des vagues de l’océan Atlantique. Je n’ai pas eu le coup de cœur comme j’ai pu l’avoir pour d’autres romans de l’auteur, mais j’ai quand même apprécié cette histoire.
27. L’île des femmes de la mer” Lisa See (Corinne)
Le mot de Corinne :
L’action se situe en Corée du Sud sur l’île de Jeju, dans les années 30. On suit le rythme des haenyeos, ces femmes plongeuses en apnée jusqu’à plus de 80 ans bien souvent, pour pêcher et vivre de cette pêche dans un univers matriarcal.
On découvre au fil des pages l’histoire de ce peuple car l’auteur est très bien documentée. Et l’on appréciera, à la fin du livre, d’aller se documenter et regarder de petits reportages vidéos sur ces femmes et leur activité car elles sont vraiment très fortes, courageuses et uniques en leur genre.

28. “Quand le passé frappe à la porte“, Lucille G. (Prysc, Elo et Noémie)

29. “En aveugle”, Eugene Marten (Marc)
29. “N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures“, Paola Pigani (Corinne)

30. “Echecs : histoire complète”, Victor Lorenzo Pinel (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Une très belle bd pleine de petites histoires qui se croisent pour en faire une grande. On y croise Samir, Marion, Mathieu, Renaud… Tous sont à un tournant de leur vie sentimentale. Au fil des pages, on voit l’amour naître, survivre, mourir, renaître, poindre sur l’échiquier de la vie où nous sommes pions, fous, tours, cavaliers, rois ou reines ! 
J’ai passé un très bon moment de lecture avec cette bd, que j’ai pris le temps de déguster jusqu’au dénouement que j’ai adoré ! 

31. “Sur Scène”, Carène Ponte (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Un livre qui se dévore. On y rencontre Ginger et Lola. La première est restauratrice et doit affronter une récidive de son cancer. La seconde vit confinée chez elle avec ses angoisses pour partenaire. Ces deux-là sont meilleures amies. Quand Ginger décide de ne pas accepter le traitement, mais de profiter de ses derniers moments pour vivre son rêve d’enfance, elle va entrainer Lola à New York. Là-bas, il y a Broadway, la scène, le chant et bien d’autres surprises. Dès les premières pages, j’ai été embarquée dans cette histoire d’amitié, d’envie de vivre ses rêves, de peurs. J’ai vibré, espéré, chanté en même temps que les personnages. Bien sûr, j’ai pleuré aussi. J’ai refermé ce livre avec l’envie de profiter car on ne sait pas ce que la vie nous réserve comme bonnes ou moins bonnes surprises. Alors portons des paillettes même si on est en plein mois de mars, ouvrons nos cœurs à la rencontre des personnes que l’on croise, osons prendre des risques, dansons comme si notre avenir en dépendait…

32. “La Bouche pleine de terre”, Branimir Sćepanović (Prysc)
32. “Dolorès ou le ventre des chiens”, Alexandre Civico (Marc)
32. “Le restaurant des recettes oubliées“, de Hisashi Kashiwai (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Un livre qui sent bon la cuisine et l’amour entre un père et sa fille. Ces deux derniers ont ouvert un restaurant un peu spécial. Pas d’enseigne, ni de publicité hormis une phrase dans un magazine culinaire. Les clients qui viennent ici sont des habitués ou des personnes à la recherche de goûts perdus ou oubliés.  Grâce à des enquêtes approfondies, le chef cuisinier, ex-policier, s’engage à cuisiner pour le quémandeur, la recette demandée.
J’ai bien aimé cette lecture, et j’ai trouvé l’idée sympa. Mais pour moi qui ne connais rien du Japon, c’était un peu dur à la lecture. Entre les noms, prénoms et lieux que je ne connais pas du tout, j’ai été souvent perdue. De plus, je pense qu’il me manquait réellement la connaissance des aliments et des plats japonais pour en apprécier les références. Surtout qu’il y a énormément de descriptions culinaires.
Malgré tout, j’ai passé un bon moment divertissant.

33. “La Dernière fugitive” et “La Brodeuse de Winchester”, Tracy Chevalier (Corinne)
Le mot de Corinne :
On pourrait penser que cet auteur aime les couvertures bleues car ses 2 livres ont sont pourvus, l’une étant toutefois d’un bleu plus lumineux que l’autre !
J’ai lu plusieurs livres de cet auteur et tous m’ont captivée et émue. Ils possèdent tous de très forts personnages, courageux et honnêtes, menant et traversant une vie difficile dans leur époque. Tracy Chevalier pose toujours un fond historique riche en renseignements qui renforce l’intérêt de ses livres.
33. “Une nuit à Manosque“, recueil collectif (jean-François)
Le mot de Jean-François :
Une nuit à Manosque est un recueil de nouvelles publié à l’initiative de la direction du Festival de la Correspondance de Manosque à l’occasion de la 20° édition.
21 auteurs et autrices ont répondu à l’appel sur le thème d’une nuit passée à Manosque lors du festival.
La lecture de ces nouvelles peut se dérouler dans la foulée ou en choisissant celles qui nous attirent le plus. Les histoires sont toutes différentes et très agréables à découvrir.
C’est un bon moment de lecture.
Sur un plan pratique, lorsqu’on a cinq minutes à attendre quelque part, j’ai apprécié ces petits moments de lecture comme une bonne alternative à l’ouverture d’une appli sur mon téléphone. Un peu de résistance ne peut pas faire de mal.
33.“La faiseuse d’étoiles”, Mélissa Da Costa (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Une belle lecture très émouvante et qui interroge sur ce à quoi nous sommes prêts et prêtes à faire en devenant parents. L’alternance entre passé et présent rythme le récit et le rend plus fort, prenant. En dévorant cette petite histoire toute simple, mais forte en émotions vous passerez un bon moment et vous ferez en plus une bonne action. (L’achat du livre contribue à financer les besoins en alimentation d’urgence de l’UNICEF).

35 “Le seigneur des porcheries” de Tristan Egolf (Marc)
Le mot de Marc :
20 ans après ma première rencontre avec John Kaltenbrunner, j’ai relu ce livre. Drôle et triste à la fois mais tellement puissant dans la satire de l’Amérique profonde. C’est fou comme il n’a pas pris une ride.
Et cette Amérique profonde, avec son lot de débiles, de racistes, de beaufs, de haineux.ses, d’alcooliques, d’hypocrites, de bigot.e.s, etc… est toujours là et bien là…
Humour, humour noir, ironie…
A lire ou relire pour voir que finalement l’Amérique c’est aussi un peu ici. “Ce premier roman singulier commence avec la mort d’un mammouth à l’ère glaciaire et finit par une burlesque chasse au porc lors d’un enterrement dans le Midwest d’aujourd’hui. Entre-temps, on aura assisté à deux inondations, à quatorze bagarres, à trois incendies criminels, à une émeute dans une mairie, à une tornade dévastatrice et à l’invasion de méthodistes déchaînés ; on aura suivi la révolte d’une équipe d’éboueurs et vu comment un match de basket se transforme en cataclysme.Tout se passe dans la petite ville de Baker, sinistre bourgade du Midwest ravagée par l’inceste, l’alcoolisme, la violence aveugle, le racisme et la bigoterie. Au centre des événements, John Kaltenbrunner, un enfant du pays, en butte à toutes les vexations, animé par une juste rancœur. Comment John se vengera-t-il de la communauté qui l’a exclu ? Jusqu’où des années de désespoir silencieux peuvent-elles conduire un être en apparence raisonnable ? “
35. “L’étrange bibliothèque” Haruki Murakami (Stéphanie)

36. “American Dirt”, Jeanine Cummins (Corinne et Elodie)
Le mot de Corinne :
C’est le tout premier livre d’une longue série de mon abonnement à la librairie et celui-ci m’a plongée dans le Mexique, les cartels de la drogue et leur impact sur des gens sans histoire qui vont devoir tout abandonner et braver la peur, la mort, le froid et les dangers de la fuite pour rester en vie. Un livre haletant et avec un réalisme très cruel.

37. “Inoubliables“, Fabien Toulmé (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
Une Bd qui parle de la vie simple et anodine de gens comme vous et moi. Ces derniers nous racontent un événement marquant de leurs vies. Ce recueil d’histoires est composée de six récits dans lesquels j’ai plongé immédiatement. Certains peuvent faire écho en nous, ou pas du tout, mais tous m’ont touchée profondément. 
J’ai beaucoup cette idée de @fabientoulme de témoignages, de portraits de la société. J’attends avec impatience les tomes suivants.

39. “Veiller sur elle“, Jean-Baptiste Andrea (Corinne)
Le mot de Corinne :
J’ai acheté ce livre alors qu’il n’avait pas encore le prix Goncourt, pour l’offrir à une personne aimant la sculpture et l’Italie.
Ces 2 ingrédients réunis sont très présents dans ce livre qui parle d’Art, mais pas que. On y parle de différence et de tolérance et surtout d’amitié avec un grand A, avec les deux protagonistes, dont l’un est proche du nanisme, Mimo, et l’autre rebelle, féministe, surdouée, Viola.
Ces deux amis unis à jamais nous plongent dans 80 ans d’histoire italienne, et l’on traverse le fascisme et les dures conditions de vie pour être reconnu artiste.
Le prix décerné à ce roman est amplement mérité.

40. “Les Lettres d’Esther”, Cécile Pivot (Corinne)
Le mot de Corinne :
Il s’agit d’une livre qu’une très bonne amie m’a offert.
J’ai été subjuguée par l’écriture de cet auteur inconnue pour moi et le thème m’a immédiatement plu.
Il s’agit d’un atelier d’écriture épistolaire ouvert par une libraire entre 5 personnes et elle-même.
J’aurai rêvé en faire partie !!
40. “On était des loups“, Sandrine Colette (Jean-François)
Le mot de Jean-François :
Le roman nous plonge dans deux univers impitoyables à priori. Celui du grand nord, sauvage, inhospitalier où se situe l’histoire et celui de la pensée intérieure du père, traumatisé par sa propre enfance.
Nous suivons une aventure humaine au cœur de ces deux mondes. La violence du monde sauvage est mise en parallèle avec celle de la société que le père fréquente par nécessité et le moins possible.
Dans son cheminement psychique, intérieur, au contact forcé avec son fils, ce père biologique va développer des qualités d’humanité qui lui étaient totalement étrangères et inconnues.
Cette évolution se nourrit du vécu insoupçonné de son fils et de son potentiel de vie jusqu’alors dénié par le père.
Le style de l’autrice illustre parfaitement ces tensions en plaçant le lecteur au sein des pensées immédiates du père, en flux rapide, comme on peut l’éprouver soi – même à l’occasion d’un moment de stress aigu.

41. “Ruptures“, Claire MARIN (Jean-François)
Le mot de Jean-François :
Claire MARIN est philosophe. Son livre est un essai qui aborde les ruptures que nous vivons, qu’elles soient voulues, décidées ou subies. Elle interroge leurs capacités à nourrir nos identités peut être davantage que nos moments de vie plus lisses, sans heurts.
Dans son essai, l’autrice cite des philosophes classiques, de temps en temps, pour illustrer son texte, mais l’absence de culture ou de connaissance en philosophie n’empêche pas de suivre sa réflexion.

43. “Miettes (humour décalé)”, Stéphane Servant (Prysc)

44. “Sénégal Mon Pays“, Jack Meurant (Jean-François)
Le mot de Jean-François :
Le sous titre « Histoire d’un racisme ordinaire » illustre bien le fil conducteur du roman à partir du moment où on découvre l’histoire de Léopold N’Diaye.
On le voit arriver chez ses maîtres en situation d’esclavage. Leur enfant, une petite fille, s’attache à lui et s’occupe de lui apprendre à lire et écrire. Ensuite, à aucun moment, dans aucun milieu professionnel, il ne rencontrera une autre personne qui le considèrera comme un être humain à part entière. Encore moins au cours de sa période de boxeur où son manageur l’a rendu dépendant à l’alcool pour plus de soumission.
Sur la forme, j’ai été surpris par la diversité des thèmes des chapitres et il faut aller jusqu’à la fin pour les assembler, comme un puzzle. Cette réflexion, post lecture, a amélioré ma compréhension du roman et elle a ouvert sa complexité.
J’imagine que le chapitre sur la biographie du narrateur, à la fin du roman, permet de le voir avec une autre personnalité (à la manière du docteur Jekill et Mister Hide). Le narrateur peut alors s’affranchir du droit et estime rendre justice en pratiquant un acte qui appartient au domaine de la vengeance.
Le « premier » narrateur est d’abord un homme de (du) droit et il appartient au monde de la Justice. Hors vengeance et justice sont antinomiques. La littérature peut s’affranchir de cette dichotomie.
J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman. Jack Meurant est un auteur Dignois. On peut facilement le rencontrer et échanger avec lui à l’occasion des différents salons littéraires locaux .

45. “Le Ciel ouvert”, Nicolas Mathieu – Dessins d’Aline Zalko (Prysc)

47. “Au temps pour moi”, Serge Scotto (Marie-Julie)
Le mot de Marie-Julie :
“Quels bons moments je viens de passer avec Herbert Turaive, tonton Tonin, Aurélie et tant d’autres ! Cette lecture m’a été conseillée par l’auteur et franchement je ne la regrette pas. J’ai aimé rencontrer les personnages issus de son imagination, découvrir Marseille par ses yeux et suivre une intrigue mêlant suspense et humour. Cette histoire est pleine de remarques acerbes, drôles, vivantes. Le monde du livre dans sa plus grande valeur en prend plein la tronche… éditeurs, auteurs (parisiens surtout), libraires, organisateurs de salon, élus culturels… (ouf les bibliothécaires ont été épargné.e.s). Et en plus, vous y apprendrez quelques petites astuces et notions d’orthographe et de grammaire ! Merci Serge pour ce moment de lecture, j’ai eu quelques fois l’impression d’entendre le son de ton accent à travers tes mots et de retrouver ton énergie et ta verve ! “

48.”Le Jardin, Paris“, Gaëlle Geniller (Elodie)
48. “Veiller sur elle“, Jean-Baptiste Andrea (Corinne)
48. “La femme du périphérique“, Sophie Pointurier (Corinne)
Le mot de Corine :
Il s’agit d’un premier roman pour cet auteur qui aborde le sujet de l’art en Allemagne des années 90 et plus précisément de la perception de l’art féminin et de l’art dans l’ex Allemagne de l’est.
Sous forme de roman policier, une quête menée avec finesse et nous allons de découverte en découverte.
Donc, livre à découvrir !

Ruralités de Hortense Raynal

“Il n’y a rien de pire que

les maisons vides.

Les objets délaissés, peut-être. (…)

Tous sont les témoins de ton.

passage. (…)

Souillarde. Peut-être aussi cette pièce si petite qu’elle est

remplie de toi.

Ces murs en pierre qui seuls savent, privilège immense,

tes.

heures de solitude en leur sein.

Cet endroit qui n’appartient qu’à toi et où tu.

as avoué tellement, où tu as crié tes.

colères, donnés tes.

conseils, où tu.

as transmis, l’air de rien, sans t’arrêter.

Ce legs, ton legs, mon legs.”

Un recueil poétique au souci du détail presque documentaire avec toutes ses terres dans la gorge pour raconter les lieux de l’enfance, la réalité douce et crue du monde agricole, l’aliénation des corps.

Pas de folklore, ni de récit d’un idyllique paradis perdu dans les multiples ruralités qui poussent et s’incarnent dans les mots de l’autrice, en quête, mais de la beauté qui jaillit là où l’on ne l’attend pas…

Les Carnets du Dessert de Lune – 15 euros.

Le Meunier Hurlant de Nicolas Dumontheuil (d’après le roman de Arto Paasilinna)

Un petit village du nord de la Finlande, peu après la guerre, voit arriver un inconnu qui rachète et remet en marche le vieux moulin. D’abord bien accueilli, le nouveau meunier Gunnar Huttunen a malheureusement un défaut : à la moindre contrariété, il se réfugie dans les bois pour hurler à la lune, empêchant les villageois de dormir. Ces derniers n’ont dès lors qu’une idée, l’envoyer à l’asile. Mais Huttunen, soutenu par la conseillère rurale Sanelma Käyrämö, est bien décidé à se battre pour défendre sa liberté.

Joie de retrouver les inoubliables personnages du roman de Arto Paasilinna dans cette adaptation BD tout en sépia aussi génialement décalée que l’œuvre dont elle s’inspire…

Futuropolis éditions. 24 euros.

Border la bête de Lune Vuillemin

Elle brassait de la bière en dansant et Frank a perdu le rythme. Elle a voulu retirer les tiques de sa fourrure et l’orignale n’a pas survécu.
C’est un roman d’amour et de mort et de mort et d’amour. Au bord des lacs, sur les berges de Babine, dans la cabane d’Arden, au cœur de l’herbier sonore qu’elle compose avec Jeff, elle cherche le sens et sa place dans toute cette nature et, d’araignée en sapin baumier (chemins de coccinelles) ce qu’elle peut faire des sentiments qu’elle éprouve pour celle qui danse avec les coyotes, de cette lumière ambrée qui la talonne et de la bienveillance borgne qui éclaire ses pas.
L’amour, la mort, la jalousie, la colère…
Et la beauté.

La Contre Allée éditions, à paraître le 12 janvier 2024, 19 euros

Combien de cœurs, de Nawal El Saadawi

Petite fille empêchée par la tradition, la religion et la loi, corps adolescent convoité et dominé par les intérêts du patriarcat, soumis par une mère à la fois prisonnière et geôlière, l’héroïne refuse de se minimiser et de se soumettre.

« Je rejetterais ma féminité, je défierais ma nature, je résisterais à tous les désirs de mon corps… Je prouverais à ma mère que j’étais plus intelligente que mon frère, plus intelligente que n’importe quel homme et que je pouvais faire tout ce que mon père faisait et même davantage… Je prouverais à la nature que je pouvais vaincre ce corps frêle dont elle m’avait doté et ses parties honteuses, tant internes qu’externes. Je l’emprisonnerais dans une cellule que je concevrais à la force de mon intelligence et de mon esprit, et ne lui laisserait aucune chance de me reléguer au rang de femme illettrée. »

Elle décide de devenir médecin et « démystifie la masculinité à qui elle a eu affaire en tant que corps, un corps comme un autre, fragile, défaillant et mortel, dépendant de son savoir pour sa survie. »

Amadeus, de Gilles Vincent

Onze jeunes femmes ont disparu, aucune récrimination, aucun lien entre elles. Et pourtant… lorsque leurs corps réapparaissent, le tueur n’a pas frappé au hasard et fait passer son message. Il traque quelqu’un, et toutes les horreurs seront bonnes pour parvenir à ses fins. La police met tout en œuvre pour l’arrêter alors qu’une jeune photographe semble bien décidée à mettre la main sur lui avant tout le monde…

Un thriller qui ne se lâche pas, sur les traces d’un tueur en série aussi retors que manipulateur.

Malgré toute ma rage, de Jérémy Fel

Elles sont quatre jeunes filles, à peine sorties de l’adolescence, Chloé, Manon, Thaïs et Juliette s’envolent pour le Cap. Ce sont leurs premières vacances entre copines, et rapidement le rêve tourne à l’horreur avec le massacre de l’une d’elles. L’histoire se construit à travers plusieurs personnages liés d’une manière ou d’une autre à l’adolescente disparue, chacun renfermant son lot de vice et de noirceur.

« On ne connait jamais autant les gens qu’on le voudrait. Chacun d’entre nous abrite en secret son lot de tourments. »

Une plongée dans la noirceur de l’âme humaine dans ce roman addictif malgré l’horreur et la violence.  

Les voleurs d’innocence, de Sarai Walker

Sylvia, seule survivante des huit filles de la famille Chapel, voit son passé ressurgir malgré elle et la replonger dans son enfance, quand elle était encore Iris, lorsque tout a basculé avec le mariage de sa sœur ainée… Une plongée dans les années 50 aux côtés de ces jeunes filles qui tentent d’échapper à leur condition, au poids de l’héritage familial, de la folie maternelle, pour être libres.

« Cette histoire a des arrêtes déchiquetées, pourrait infliger de profondes blessures. Ce n’est pas une histoire que je peux raconter avec du fil et une aiguille, cousue à petits points bien nets. Ce sont des tessons ou rien. »

Laissez-vous entrainer dans ce roman gothique sur les traces de ces jeunes filles aux noms de fleurs frappées par un mal mystérieux qui les emporte au lendemain de leurs noces.

L’amour de François Bégaudeau

Lorsque Bégaudeau s’empare de la vie d’un couple ordinaire de la classe populaire française aux débuts des années 1970 et l’émancipe de l’atmosphère glauque et « plombante » à laquelle elle est souvent assignée… Presque un demi-siècle d’amour sur fond d’évolution de la société dans un livre court qui en peu de pages et de mots bien choisis donne la place à un quotidien fait de petites choses, sans grands éclats de vie mais débordant de tendresse…

Étraves de Sylvain Coher

Le Grand Inondoir a envoyé une partie de l’humanité sur les mers où la loi de la débrouille règne en maîtresse alors que “Culs-terreux” et “Pousse-cailloux”, les pieds solidement ancrés sur ce qu’il reste de terre ferme enchevêtrée aux déchets, gardent jalousement leur lopins au sec et loin de cette vile engeance condamnée à l’errance.

À bord du “Ghost”, “cargo gothique” peuplé d’une quarantaine de crève la faim, Petit Roux s’oppose à l’équipage, refuse de se soumettre et soustrait la dépouille de Câline, sa mère, aux papilles de ses congénères. Il choisit la fuite avec l’espoir chevillé au corps d’atteindre le jardin interdit et de lui donner une sépulture digne.

Récit maritime post moderne aux effluves de fable initiatique atemporelle… Traque et course poursuite sur l’océan dans laquelle le sextant côtoie les restes de panneaux solaires et les polymères à la dérive… Subtil mélange entre “Mad Max”, un bon vieux “Waterworld” et “Pirates des Caraïbes”… Critique tout en relief des conséquences de nos choix de société et des travers de notre humanité… Un cocktail détonnant servi dans une langue aussi précise que gouailleuse… Une pépite atypique et savoureuse pour celles et ceux qui aiment intensément s’en laisser conter… 🙂

Actes Sud – 21.80 euros