Ils sont nombreux fuir leur pays pour offrir leurs bras à ces usines de textile lyonnaises, qui promettent une vie meilleure. Parmi eux, la jeune Szonja quitte sa Hongrie et découvre un quotidien rude, rythmé par l’usine mais aussi la solidarité et quelques moments de joie volés.
Une plongée dans le monde ouvrier des années 1930, ses rudes conditions, la crise et les combats pour faire valoir les droits de ces hommes et femmes exploités.
Tout bascule avec ce simple appel : « On a retrouvé ta mère. » Après trente ans d’absence. Magdalena saute dans un train. Alors que les kilomètres défilent, les souvenirs profondément enfouis remontent et les sentiments s’embrouillent.
Un roman doux et sensuel qui nous emporte dans un voyage intérieur et une rencontre mère-fille vers la compréhension et la réconciliation. envers l’autre et soi-même.
« Dire à sa mère en folle, en ce jour lointain, tu as agi. Et chacun de mes jours en a été la conséquence. Et maintenant que je suis à une heure de toi, je ne sais plus comment t’appeler. Maman ? Alors que j’ai passé des années à hacher menu ce mot. Te dire, maman pourquoi m’as tu abandonné ? Maman est tombée nue dans le silence de l’absence.«
Robin un enfant différent , ingénu, qui s’inquiète du silence d’une galaxie qui devrait grouiller de civilisations et de la vie qui souffre sur sa propre planète au bord du chaos politique et climatique. Son père, astrobiologiste, fait de son mieux pour le préserver de la violence du monde et palier l’absence de sa mère : il simule d’autres mondes, d’autres formes de vies, ratisse les océans lointains et invente pour nourrir aussi bien les données des télescopes spatiaux que l’imaginaire de son enfant.
Un beau roman questionnant notre place dans le monde et nous amenant à reconsidérer nos liens avec le vivant.
« Mon fils était un univers de poche dont je n’atteindrai jamais le fond. Chacun de nous est une expérience en soi et nous ne savons même pas ce qu’elle est censée tester. »
« Un jour nous réapprendrons à nous connecter à ce monde vivant, et l’immobilité sera comme un envol. »
Bahar, Marjan et Layla ont fuit l’Iran et ses violences à l’aube de la révolution. Quelques années plus tard, elles s’installent dans une petite ville d’Irlande pour ouvrir un café. Leur cuisine persane, mystérieuse, délicate et parfumée, suscite la méfiance autant que la curiosité. Elles vont devoir se faire une place dans ce nouvel environnement et affronter les non-dits d’un passé douloureux.
Un roman savoureux dont chaque chapitre est introduit par une recette et où les effluves ensorcelants ravivent les souvenirs, donnent du courage réalisent les rêves.
Une lecture qui met l’eau à la bouche !
« Les meilleures recettes sont celles qui ne sont pas écrites, celles qui arrivent quand vous vous servez un verre généreux, passez une chanson apaisante et laissez les riches ingrédients vous guider. »
Élisabeth avance dans sa vie comme tirée par un ressort, pour éviter de regarder en arrière, tenir pour sa fille. Lorsque Vina, enfant précoce, est exclue du lycée, elles se réfugient en Alsace chez son grand-oncle Thomas, vieil homme solitaire qui a un lien particulier avec les oiseaux.
Un roman qui réuni une femme blessée, une fille en colère et un vieil homme hanté par son passé qui va leur apprendre à voir le monde autrement.
L’essentiel est de déplacer ton esprit, tu vois, même un tout petit peu. De voir les choses sous un autre angle. Quand tu commences a changer de point de vue, c’est un peu comme si… comme si tu apprenais a marcher.
Après un long combat contre la maladie, Marie demande à son fils de la porter pour son dernier voyage, selon une ancienne tradition japonaise, au cœur de la montagne. Dans le silence de cette dernière marche, cette mère se confie et déroule le fil de son histoire.
Puisque nous allons ensemble, mon fils, sans que nos regards se croisent, je parlerai en silence, je calerai le rythme de ma langue sourde à la longueur de tes pas. Nous traverserons le temps du paysage ensemble.
Un court premier roman, plein de beauté et de poésie, nous laisse entr’apercevoir la beauté lumineuse d’une femme marquée par la vie et qui a trouvé la paix.
« … Dire une terre qui survit au massacre de l’enfant. »
« Moi, Mahmoud Elmachi, je n’espère plus rien »
Mahmoud Elmachi n’a pas pas toujours été ce vieil homme ravagé par la solitude qui a trouvé refuge dans un cabanon sur les berges du lac el-Assad, au nord de la Syrie. Il n’a pas toujours été ce père et ce mari rongé par la douleur qui chaque jour, comme une bouteille lancée à la mer, dépose trois tartines de concombre et de fromage de chèvre sur de petits monticules de pierres.
Avant que Mahmoud ne rame et ne plonge, mains tendues vers son passé, il y avait une autre vie, d’autres vies… Enseignant, homme de lettres et poète, Mahmoud a voyagé, il a écrit, aimé Leïla et Sarah, « enfanté », il a été un homme libre et heureux malgré les épreuves que la vie a mises sur sa route.
Dans les profondeurs des eaux du lac reposent ses souvenirs d’enfance et de jeunesse engloutis avec son village par la construction du barrage de Tabqa en 1973, vaniteux projet de Hafez el-Assad, père de Bachar, destiné à dompter les caprices de l’Euphrate.
1987. Le basculement… Mahmoud est jeté en prison à son retour de l’étranger et passera trois longues années dans les geôles syriennes à payer durement son refus de participer à la propagande du régime. En 1990, la mort du « petit père du Baas » et l’accession au pouvoir du fils, Bachar, apparaissent comme un espoir… Bien vite déçu, l’espoir…
Guerre civile, printemps arabes et répression. Une nouvelle page de violence s’ouvre et emporte avec elle les enfants de Mahmoud partis combattre aux côtés des opposants au pouvoir. Au loin, au pied du barrage, le bruit sourd des combats sonne comme le rappel permanent d’une histoire qui n’en finit pas avec la brutalité…
Un texte sombre, qui à travers celui de Mahmoud et des siens, dépeint le destin de tout un peuple, de tout un pays, qui depuis ses premières tentatives d’indépendance dans les années 1920 ne baisse pas les bras face à l’oppression et la dictature. Et de la lumière, tellement de lumière et de beauté dans ces pages en vers libres qui, au-delà des questions géopolitiques contemporaines, nous parlent d’amour et « (d’)histoires de lune, d’eau et de vent ».
Un immense coup de cœur.
Du même auteur, en collection Folio aux éditions « Gallimard », le sublime « Pense aux pierres sous tes pas »
Avant d’être un amoureux transi et désespéré se trimballant à dos d’âne et armé du Lefaucheux à six coups calibre 7mm, acheté sur un accidentel coup de tête dans une vente aux enchères et avec lequel Verlaine a tiré sur Rimbaud dans une chambre d’hôtel à Bruxelles, Vasco était surtout conservateur dans la Grande Réserve de la BNF.
Statut professionnel qui, en lui permettant d’accéder aux plus précieux manuscrits de l’histoire de la littérature, lui a donné un fabuleux prétexte pour attirer jusqu’à lui Tina dont il était tombé sous le charme chez un ami commun.
« La Grande Réserve
Mais nous deux, sur la réserve
(Puis toi sur la table) »
Tina se laisse emporter par cette passion amoureuse qui vient mettre à mal le calme apparent de sa vie de mère et de future épouse. Toute ballottée qu’elle est entre le besoin de stabilité qu’elle trouve auprès du très prévisible Edgar et le souffle de liberté un peu folle que sème Vasco dans sa vie, elle se confie, au fil de leur relation, à l’ami qui nous racontera l’histoire.
C’est dans le bureau d’un juge que l’on retrouve « l’ami », doublement témoin, narrateur de leur folle passion et interprète des écrits de Vasco sur un cahier intitulé « Mon Maître et Mon Vainqueur » soit une vingtaine de poèmes qui dévoile les moments « clef » de l’histoire de Tina et Vasco.
Léger et plein d’humour, ce roman pose un regard juste et sans mièvrerie sur l’amour et décortique subtilement les mécanismes des sentiments. Succulent !
« Quand un animal dévore sa progéniture, on lui ôte sa portée et on l’abat. Quand une espèce se multiplie sans rapport avec ses possibilités de survie, elle offre ses enfants à l’environnement, elle les voue à la pourriture, à reconstituer l’humus qu’elle a lessivé, elle fait de sa descendance la table de son festin renouvelé. »
Le/Les mondes d’après sous la plume de la talentueuse Céline Minard qui confirme par ce nouveau recueil l’incroyable beauté de sa plume et l’acuité de son regard sur l’avenir de l’humain.
Alarme préventive et prophétique face à l’urgence écologique et hommage au génie adaptatif du vivant, les dix nouvelles qui composent « Plasmas » forment un ensemble pour dessiner demain.
Entre anticipation et vérités scientifiques, entre réel et imaginaire, les genres et les espèces s’entremêlent et s’hybrident pour tous les possibles, les probables, les peut-être, qu’ils soient finalement ce que l’on peut envisager de meilleur ou de pire.