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Gaston Grognon : L’amour c’est nul ! de Suzanne et Max Lang

«Être aimé, c’est un sentiment très agréable

et il a bien envie de le partager.»

Les mots d’Élodie sous la plume de Claire :

“Gaston, petit chimpanzé, trouve que la Saint-Valentin, les preuves d’amour, les bécots…. c’est nul et dégoûtant ! Bernard, son ami le gorille, lui explique qu’il y a plein de sortes d’amour et que la Saint-Valentin c’est en fait une fête pour tous les gens qu’on aime : ses parents, ses amis….

Gaston Grognon, on l’adore à la librairie depuis le premier album. « L’amour c’est nul » vient de sortir et il est parfait pour la Saint-Valentin ! Il porte un joli message d’amour avec beaucoup d’humour. J’adore ses propos décalés.

Je l’offrirai à tous les enfants entre 4 et 6 ans qui sont souvent déstabilisés par les bisous.”

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Miettes (humour décalé) de Stéphane Servant

“Depuis toujours on répète aux garçons : “Le monde est à toi, il t’appartient.” et ça justifie tout. Les guerres, les viols, les mains au cul et les humiliations.

Non mais, sérieusement, qui a décidé, un jour, que les dix centimètres entre nos jambes nous donnaient droit au pouvoir ? Au respect ? A l’amour ? Que les plus forts d’entre nous pourraient écraser les autres ?

Là, je me suis dit : c’est pas possible, en fait, c’est une blague !

C’est ça, ça peut être que ça : une mauvaise blague !

Une blague de mec, bien lourde, bien grasse et tristement ridicule.”

Fête de fin d’année au lycée, les numéros se succèdent sur scène et il attend, un peu mal à l’aise, dans les coulisses. C’est son tour et le message qu’il a à délivrer ce jour-là devant les autres élèves et les enseignants.es n’est pas tout à fait celui qu’il avait travaillé avec son professeur de français, Monsieur Almendra… Le voyage scolaire a laissé un goût amer dans sa gorge et il est bien décidé à briser le silence imposé par quelques siècles de toute puissance patriarcale et d’éducation genrée.

Le monologue percutant, drôle, grinçant, d’une lucidité frappante d’un jeune garçon qui s’en tape d’en avoir ou pas et qui en a ras le bol de garder sa souffrance, son indignation et sa colère pour lui.

La collection “Court toujours”, c’est un roman en trois versions : Un format “papier”, de l’audio et du numérique. Nos grands.es ados (à partir de 14 ans) auront le choix pour découvrir ce texte tout à fait génial.

Le Jardin, Paris, de Gaëlle Geniller

Le Jardin est un cabaret parisien au succès grandissant où les danseuses portent un nom de fleur. Rose grandit au milieu de toutes ces femmes et c’est imprégné de leur grâce et de leur beauté qu’il monte sur scène à son tour.

Dans le Paris des années 20 sublimé par l’esthétisme de l’Art Nouveau, le talent de ce jeune homme éclot et s’épanouit telle une fleur délicate et puissante.

Un roman graphique magnifique tant par son illustration que par son histoire, doux et bienveillant, porteur d’un message de liberté, d’acceptation de soi, de solidarité, de respect… une lecture qui fait du bien aux yeux et au cœur.

Palmarès Festival d’Angoulême 2024

Grand prix de la ville d’Angoulême : Posy Simmonds

Fauve d’or : “Monica” (de Daniel Clowes chez Delcourt)

Prix spécial du Jury : ” Hanbok” (de Sophie Darcq chez Apocalypse)

Fauve prix Jeunesse : “L’incroyable Mademoiselle Bang” (de Yoon-sun Park chez Dupuis)

Fauve prix spécial du jury Jeunesse (ex aequo) : “Bâillements de l’après-midi” (de Shin’Ya Komatsu chez Imho) et “Les Petites Reines” (de Magali Le Huche chez Sarbacane)

Fauve du patrimoine : “Quatre japonais à San Francisco” (de Henry Yoshitaka Kimaya chez Revue Onapratut)

Fauve de la série : “The nice house on the lake” (de James Tynion IV, Álvaro Mártinez Bueno et Jordie Bellaire chez Urban Comics)

Fauve révélation : “L’homme gêné” (de Matthieu Chiara chez L’agrume)

Fauve de la BD alternative : “Aline” (Hollande)

Fauve polar : “Contrition” (de Carlos Portela et Keko chez Denoël Graphic)

Éco-Fauve : “Frontier” (de Guillaume Singelin chez Label 619)

Fauve des Lycéens : “Le visage de Pavil” (de Jérémy Perrodeau chez 2024)

Fauve du public : “Des maux à dire” (de Bea Lema chez Sarbacane)

Prix René Goscinny du Meilleur scénario : Julie Birmant pour “Dali” (chez Dargaud)

Prix René Goscinny du Jeune scénariste : Simon Boileau pour “La ride” (chez Dargaud)

La Langue des choses cachées de Cécile Coulon

“(…) Au milieu de cette foule aveugle, titubante, certains comprennent les choses cachées. Ils devinent en silence les grands tremblements du corps, les affaissements soudains du sang, ils possèdent le don, la force. Ils se mêlent aux autres et les soignent, les apaisent, ils ressemblent à des hommes et des femmes mais ils portent en eux des décennies de douleur et de joie, ils connaissent le feu, ils l’ont en eux, ils maîtrisent les flammes.”

La mère connait la langue des choses cachées, elle est celle qui soigne les vivants et accompagne la mort. Ce savoir, le fils en a hérité et cette nuit-là, c’est lui qui prend sa place lorsqu’elle est appelée au chevet d’un enfant mourant.

Mais, Le Fond du Puits, village aussi sombre que le cœur des hommes, recèle bien des secrets… Le fils, confronté à une violence venue du fond des âges et aux stigmates de ce que la mère a noué il y a bien des années, ne peut échapper à son destin ; Il lui faut réparer ce qui a été fait.

Un conte sombre et poétique modelé autour des thèmes de la transmission, de la noirceur de la nature humaine et de la vengeance.

L’Iconoclaste – 17.90 euros

Le Ciel ouvert de Nicolas Mathieu & dessins d’Aline Zalko

Ça pourrait être “L’Amour”de Bégaudeau en version quadragénaire écorché par la vie qui n’a plus le temps de s’asseoir sur la joie.
C’est dit, de page en page, à coups de lattes dans les certitudes et le quotidien.
De caresses données à un être aimé, entre deux claques de réel, à Anatole Latuile, un Buffalo Grill, le premier baiser et l’hôpital témoin du corps du père qui s’effiloche, tout accélère.
L’amour, les amours, les gosses, les parents et le temps qui passe, le sien et celui des autres. Rien de nouveau et pourtant, on chiale, on rit, on se fait du mal, un peu, et beaucoup de bien.
On va en crever de la vie avec sa trajectoire bien fixée qui fait taire les rêves et pourtant on ne renonce vraiment jamais aux grandes paillettes et aux petites embardées.

Un coup de cœur !

Actes Sud – 18.50 euros.

La Bouche pleine de terre de Branimir Sćepanović

Traduit du serbe par Jean Descat

Condamné par un diagnostic médical, un homme décide de rejoindre son Monténégro natal pour y choisir sa mort. Descendu du train au milieu de nulle part, en proie à son propre tumulte et à celui des hommes, il marche.

Une rencontre fortuite avec deux individus qu’il choisit d’éviter marque le début d’un implacable engrenage…

Intrigués par cette réaction, les deux hommes se lancent à sa poursuite bientôt rejoints par d’autres jusqu’à former une horde mue par une haine incontrôlable…

Une traque éperdue, une poursuite en incessant volte face dans laquelle instinct grégaire et fulgurances lucides se disputent place et terrain dans une logique qui échappe à toute logique… Indécis, versatile, complexe, influençable et difficile à suivre, c’est une définition/démonstration sans concession de l’humain.

Le roitelet de Jean-François Beauchemin

Je ne suis plus si jeune maintenant, et pourtant le petit enfant stupéfié que j’étais continue de vivre dans mon corps. Un de ses soucis est d’embellir autant que possible mes jours. Il y parvient surtout en rétablissant en moi presque sans répit une légèreté grave, que j’entretiens d’ailleurs assez mal. Je me suis demandé à la fin, en observant les dernières braises rougeoyer dans le cercle de pierres noircies, si mon frère devenu homme fréquentait encore le petit écolier qu’il a été, ou s’il avait irréparablement pris ses distances avec lui comme il l’a fait avec le reste du Monde.


La campagne, Livia sa femme, le chien Pablo et Lennon le chat en compagnons dans ce petit texte sensible pour dévoiler avec tendresse et pudeur la relation unique du narrateur et de son frère schizophrène.

Si vous avez besoin d’un brin de douceur et de beauté qui résistent dans les remous du quotidien, ce livre est pour vous.

Trop Humain, Anne Delaflotte-Mehdevi

Dans cette petite commune sur le déclin, les habitants du cru voient d’un œil contrarié les nouveaux venus de la ville qui s’installent en communautés aux alentours et surtout l’arrivée d’un incroyable Assistant de Vie Electronique. Derrière le comptoir de l’unique et antique bar, Suzie voit et entend tout, « fascination naïve, envie de possession frustrée du bel artefact, revendication d’une détestation de principe… » Elle-même est assez partagée face à cette machine si proche de l’humain. Bientôt, elle lui confie des souvenirs choisis, la mémoire des siens, et à travers son histoire c’est celle de tout un village et de la France rurale qui se déroule par petites touches.

Un roman porté par une héroïne émouvante et attachante, qui nous plonge en pleine ruralité moderne, dans un petit village ancré dans son passé avec ses commerces figés et ses ragots, mais aussi chamboulé par l’arrivé de néo-ruraux et de la modernité.

Jean-Blaise tombe amoureux de Émilie Boré & Vincent

“Mais de qui peut bien tomber amoureux un chat qui se prend pour un oiseau ?”

Un nouvel opus des aventures de Jean-Blaise, le chat qui voulait être un oiseau 🥰

Entouré du docteur Gruffi et d’une de ses patientes chauve comme un caillou qui se rêve cantatrice, Jean-Blaise perfectionne ses talents de chanteur lorsqu’un matin, son regard croise celui de Tsubasa, le poisson rouge. Entre eux, c’est le coup de foudre…

“Normalement”, les chats mangent les poissons et détestent l’eau et cette idylle semble complètement impossible mais décidément, Jean-Blaise n’est pas un chat tout à fait comme les autres !

Éditions La Joie de Lire – 15.90 euros