Archives par mot-clé : Guerre

La carte postale, Anne Berest

Dix ans après que sa famille ait reçu une mystérieuse carte postale, ne comportant que les noms de ses ancêtres déportés lors de la seconde guerre mondiale, la narratrice se lance dans une enquête pour découvrir à la fois l’auteur de cette carte mais aussi les parcours de ses ancêtres.

Un récit qui nous offre une plongée dans l’histoire familiale de l’autrice, qui s’entremêle à la grande histoire, de leur fuite de la Russie dans les années 30, rattrapé par les horreurs de la seconde guerre mondiale, jusqu’au silence et la parole qui se libèrent enfin aujourd’hui.

Une certaine raison de vivre, Philippe Torreton

Jean revient de la grande guerre physiquement intact mais intérieurement broyé. Sa rencontre avec Alice le rend à la vie, mais l’amour n’arrive pas à être plus fort que les ravages laissés par la guerre. Seul le souvenir d’un berger provençal croisé avant les conflits parvient, parfois, à le rendre vraiment à la vie.

« Alice était sa chance, peut-être même son unique chance de construire quelque chose qui ressemblerait à une vie après cette guerre qui l’avait vandalisé en une longue et violente destruction de chaque jour qui avait tout cassé en lui, tout ce qui ne se voit pas. Pour ce broyé de l’intérieur, chaque jour était une bataille contre des milliers de pensées et autant d’images qui remontaient des bas-fonds comme des remugles.« 

Un beau texte qui nous plonge dans la difficulté du retour à la vie normal pour un jeune homme traumatisé par la guerre, et qui rend un hommage discret à l’homme qui plantait des arbres de Giono.

Enfant de salaud, Sorj Chalandon

« Je suis un enfant de salaud, mais pas à cause de tes guerres en désordre, papa, de tes bottes allemandes, de ton orgueil, de cette folie qui t’a accompagnée partout. Ni à cause des rôles que tu as endossés : SS de pacotille, patriote d’occasion, Résistant de composition. La saloperie n’a aucun rapport avec la lâcheté ou la bravoure. Non. le salaud, c’est l’homme qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue. sans traces, sans repères, sans lumière, sans la moindre vérité. … Qui a passé sa guerre, puis sa paix, puis sa vie entière à tricher et à éviter les questions des autres. Puis les miennes. Le salaud, c’est le père qui m’a trahi.« 

Le récit s’ouvre par une enquête sur la rafle des enfants d’Isieux, qui conduit au procès de Klaus Barbie. Le narrateur, journaliste, retrace ces évènements historiques tout en essayant de démêler sa propre histoire. Ou plutôt celle de son père, dont il ignore la vérité et son rôle dans le conflit.

« J’ai besoin de savoir qui tu es pour savoir d’où je viens. Je n’ai plus l’âge de croire mais d’entendre. Cette vérité tu me la dois.« 

Vania, Vassia et la fille de vassia, de macha Meril

En pleine Corrèze une communauté de cosaques s’est installée en attendant de pouvoir rentrer dans leur pays. Des hommes déracinés qui vivent repliés, emprunts de tradition et de solidarité. Mais les années passent, les temps changent et la guerre arrive. Les plus jeunes veulent s’intégrer, alors que d’autres veulent conserver leur identité russe, que ce soit en prenant le parti de la République Française ou en s’engageant dans le combat contre Staline, quel qu’en soit le prix.
Un roman qui nous entraine dans une Europe aux prise avec la seconde guerre mondiale, sur les traces d’une communauté qui se déchire pour préserver ses idéaux.

Le libraire de Cologne, de Catherine Ganz-Muller

Cologne, Allemagne. 1934.
Poussé à l’exil par les lois anti-juives, le libraire Alexander Mendel est obligé de s’exiler en France avec sa famille. Il confie sa Librairie à son jeune employé, Hans Schreiber.
Par fidélité à son mentor et par haine du régime nazi, Hans décide de se battre, malgré les menaces et les bombes, pour que la Librairie continue à vivre dans cette période tragique.

Le combat d’un libraire, héros ultime d’un pays où règnent la haine et la terreur, qui tente de faire triompher les livres… et la liberté.

Basé sur une histoire vraie.

« Ma résistance aux nazis est de continuer à ouvrir la librairie tous les jours et à la faire fonctionner. »

Je suis née à Bergen-Belsen, de Yvonne Salamon

Yvonne Salamon est née dans un camps de la mort et y a survécu pendant 6 mois avant d’en sortir.
Ce livre raconte son histoire et celle de sa mère, Hélène, résistante torturée et déportée alors qu’elle était enceinte.

Leurs deux vois entremêlées nous font entrer dans l’histoire d’une famille prise dans es tourmentes de la grande histoire. Elles ont côtoyé l’horreur la plus grande, mais aussi des gestes d’une humanité sans pareil au plus noir de la détresse.

Un magnifique témoignage.

Miroir de nos peines, Pierre Lemaître

Il y a Louise, rongée par son impossibilité à avoir des enfants, qui va accepter la proposition incongru de Monsieur Jules et bientôt replonger dans le passé de sa mère. Il y a Gabriel et Raoul, soldats embarqué malgré eux dans la guerre, ou encore Désiré qui change d’identité au gré des évènements…

Entre burlesque et tragique, l’auteur nous plonge dans l’année 1940 à travers une galerie de personnages hauts en couleurs.

Je suis fille de rage, de Jean-Laurent Del Socorro

Alors que la guerre de sécession commence, la Mort s’invite dans le bureau du Président Grant et entame le dialogue avec lui, tenant le décompte de chaque victime. De part et d’autre des lignes de conflit, hommes et femmes prennent la parole, militaires ou civils, partisans de l’Union ou Confédérés, historiques ou fictifs. Ce roman chorale, à travers ces voix multiples, dépeint par petites touches l’ampleur et la complexité d’une guerre fratricide.

Le voyage de Marcel Grob, de Philippe Collin etSebastien Goethals

Le voyage de Marcel Grob, c’est celui d’un jeune alsacien enrôlé de force dans la Waffen SS le 28 juin 1944.
Interrogé à l’âge de 83 ans, le vieil homme se replonge dans ce sombre passé, les familles prises en otage pour dissuader la rébellion, les déserteurs froidement exécutés, et puis la guerre, les massacres…
Son histoire rejoint celles des 10 000 autres alsaciens engagés contre leur gré, ses « malgré nous » contraints, pour leur propre survie et celle de leurs proches, de prendre part à l’horreur.

Un récit poignant qui nous plonge dans une dure et méconnue page de notre histoire.

Onze jours, de Lea Carpenter

La vie de Sara se suspend lorsqu’on lui apprend que son fils a disparu en mission. Pendant ces jours d’attente, elle revient sur sa vie passée et le parcours de son fils. Après le 11 septembre, Jason s’est engagé dans l’armée et ce jeune homme plein d’entrain mêle sa voix à celle de sa mère pour retracer son parcours.

Un récit fort qui donne parole à une mère courageuse qui tait ses angoisses maternelles pour soutenir l’engagement de son fils, jeune homme intelligent et passionné.