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L’enfant de la prochaine aurore, de Louise Erdrich

Lecture de Pryscilla

Les Etats-Unis, Minnesota.

Cedar Hawk Songmaker, jeune femme enceinte d’origine Ojibwé adoptée par un couple de « blancs » bien pensants, renoue avec ses « parents biologiques » en quête d’information sur son patrimoine génétique. Protéger celui ou celle, et qu’importe sa nature, qu’elle porte dans son ventre deviendra son seul moteur dans un monde bouleversé par les plans incoercibles d’une nature revancharde (et on peut la comprendre !) à l’égard de l’espèce humaine.

Une fin du monde dénuée de catastrophe nucléaire, virus meurtrier, guerre, zombies et autres codes des dystopies « traditionnelles » et pourtant, l’extinction de l’humanité que nous dépeint Louise Erdrich dans ce roman n’en reste pas moins glaçante.

Et si demain c’est le principe même de la reproduction qui était remis en question ? Si le corps des femmes ne pouvaient plus donner naissance à une prochaine génération porteuse d’avenir mais à une forme régressive de l’humain ? Qu’adviendrait-il ? Traquées, enfermées pour leurs utérus et « ceux » qu’ils contiennent, les femmes ne sont plus l’avenir de l’homme… Imbue d’elle-même, infatigable et jalouse détentrice de la plus haute marche du podium du vivant, l’humanité, toujours prête à en découdre, hésiterait-elle à basculer dans l’inconcevable pour sauver sa peau ?

Un roman noir, implacable, à ne pas réserver qu’aux seuls amateurs d’anticipation au sens large.

Les références à l’immense « Servante écarlate » de Atwood, évidente sur la thématique et à l’inaltérable modernité de « 1984 » de Orwell, dans le portrait d’un pouvoir despotique emprunt de religion, restent cependant à modérer (avis personnel…) sans rien retirer à la qualité du texte de Louise Erdrich.

Chiens de guerre, d’Adrian Tchaikovsky

Rex est un être biomorphe créé par l’homme, animal génétiquement modifié et armé, conçu pour obéir : le Maître désigne l’ennemi ; Rex tue l’ennemi ; Rex est un bon chien. Mais le Maître a-t-il toujours raison ? Et si le Maître n’était plus là ?

« Qu’est ce que tu es rex? Un homme un chien ou une machine ? Ou une menace ? »

Un récit qui interroge sur le statut pour ces créatures, leur capacité à avoir une conscience et des sentiments, leur droit de vivre, d’être libre. Une réflexion sur l’intelligence animale, biomorphe et artificielle, qui questionne sur la responsabilité de celui qui crée, de celui qui donne des ordres ou qui obéit : où situer le bien du mal ? Culpabilité de l’arme ou de celui qui la manie ?

The End, de Zep

Théodore intègre comme stagiaire une équipe de chercheurs qui s’intéresse aux mystères cachés dans l’ADN des arbres. Des manifestations étranges se produisent, mais il comprend leur sens trop tard…

Une fable écologiste qui invite à se questionner sur la place de l’homme et sur son rapport à Terre et à la nature.

La balade en eaux ivres de lumières, par Kaimé

« Le monde civilisé, technologique, démocratique, occidental, s’est effondré. les populations des grandes villes des anciens pays, après un exode de plusieurs décennies vers les bunkers de New Groenland, vivent sous la coupe de régimes militaires tyranniques. Le reste des territoires, abandonné à son sort, est revenu à l’état sauvage. Mais pour nourrir les citadins, il est impératif de retrouver des manières naturelles de cultiver. Des paysans éclaireurs sont délégués pour redécouvrir ces méthodes. « 

Cette vision d’un avenir pas si lointain ni incertain nous pousse à reconsidérer dès aujourd’hui, entre réflexion et invitation à l’échange et au partage, notre rapport à la nature, ainsi qu’à porter un œil neuf sur la beauté et la richesse de nos campagnes. Une magnifique ballade dans la vallée du Jabron dont on reconnait avec plaisir les paysages.

Une promenade dessinée dans notre région, vers « la construction rêvée d’un monde plus harmonieux, fraternel, et en accord subtil et respectueux de son patrimoine, de la nature et du vivant. »