Les jumelles Désirée et Stella grandissent inséparables dans une petite bourgade de Mallard, où les noirs tentent de devenir plus blancs à chaque génération. A l’adolescence, elles fuguent. Quelques années plus tard, Désirée revient sans sa sœur et avec une petite fille à la peau d’ébène.
Des années 60 aux années 80, le récit donne la parole aux femmes de cette famille en déroulant leur histoire et les multiples vies de chacune et en abordant les thèmes universels du racisme, de la violence familiale, de la vie domestique ou encore du conservatisme.
Dans l’Amérique des années 60, la petite Betty grandit dans une grande famille, entre un père indien et une mère blanche, marquée par une enfance difficile. Ils vivent en marge, pauvres mais riches de ce que la terre leur offre et des histoires du père, qui embellissent la réalité et rendent le monde meilleur en l’emplissant de beauté et de merveilleux.
Un roman puisant qui oscille entre dureté et poésie, porté par la voix d’une enfant hantée par la violence du monde et portée par la force ancestrale des femmes cherokee. Une héroïne qui puise sa force dans les mots et l’écriture face à la perte de son innocence, qui l’arrache brutalement à l’enfance.
« Non seulement papa avait besoin que l’on croit à ses histoires, mais nous avions tout autant besoin d’y croire aussi… Nous nous raccrochions comme des forcenées à l’espoir que la vie ne se limitait pas à la simple réalité autour de nous. Alors seulement pouvions-nous prétendre à une destinée autre que celle à laquelle nous nous sentions condamnées.«
La Nickel Academy est école disciplinaire destinée à « remettre les jeunes délinquants sur le droit chemin et les faire devenir des hommes honnêtes et honorables. » A la fermeture de l’école, des archéologues exhument des corps non déclarés, meurtris. Et Elwood se souvient de l’erreur judiciaire qui l’a conduit là-bas, des années plus tôt, bien loin de la réalité affichée : « l’école vous brisait, vous déformait, vous rendait inapte à une vie normale. »
Un roman basé sur une triste réalité, qui nous plonge dans les horreurs de la Floride ségrégationniste des années 60.
À New Canaan, Petite ville d’Ohio frappée par la crise et la désindustrialisation, tout le monde se connaît depuis les bancs de l’école maternelle et il est bien difficile d’échapper à l’oeil de ses voisins. Stephen Markley déroule l’histoire d’une bande d’adolescents, frappée par le choc brutal du 11 septembre, qui marquera pour chacun ses premiers pas dans un monde décidément bien sombre. Entre drogues et histoires louches, sexe et alcool, éveils des convictions et rêves d’avenir, le petit groupe jusqu’alors soudé voit voler en éclat son apparente tranquillité. Presque une décennie plus tard, leurs destins convergent, un soir d’été, vers le lieu de leur enfance… l’heure est venue de régler leurs comptes et les langues se délient. Du drame social d’une Amérique durement touchée dans ses certitudes de grandeur, le roman bascule alors dans une atmosphère beaucoup plus noire et étouffante et les « cadavres » que chacun d’eux cachait dans ses placards apparaissent brutalement au grand jour.
Truffé de références hétéroclites, de Pascal à Alanis Morissette en passant par le disque de Phaistos, ce roman sans concession est une image parfaitement rendue d’un monde en déclin dans lequel chercher sa place et se construire n’est pas un combat gagné d’avance…
Stephen Markley, auteur à découvrir sans nul doute, nous livre, avec cette première publication, un texte très bien construit et orchestral caractéristique de la littérature américaine.
Alors que la guerre de sécession commence, la Mort s’invite dans le bureau du Président Grant et entame le dialogue avec lui, tenant le décompte de chaque victime. De part et d’autre des lignes de conflit, hommes et femmes prennent la parole, militaires ou civils, partisans de l’Union ou Confédérés, historiques ou fictifs. Ce roman chorale, à travers ces voix multiples, dépeint par petites touches l’ampleur et la complexité d’une guerre fratricide.