On en revient toujours à la même chose. Mettre de côté l’égo et l’individualisme au profit d’un collectif.
Cela ne veut pas dire qu’il faut fermer sa gueule. Mais laisser une place à tout le monde. (…)
La belle histoire de « La Bigaille », bar culturel et associatif à Marennes en Charente-Maritime ou comment un groupe de citoyens.nes en mal de culture et de vivre ensemble a pris les choses en main pour redynamiser leur petit coin de verdure. Mode d’emploi à l’usage de celles et ceux qui voudraient se lancer, retour d’expérience et surtout, récit d’une belle aventure commune rendue possible par l’engagement de chacune et chacun pour le bien-être de toutes et tous.
Posée sans envie dans une vie moderne et citadine, irritée par le bruit incessant du monde et des gens, effrayée par sa propre douleur, elle ne trouve pas sa place dans cette « normalité ». Conduire sa moto pour échapper à son malaise permanent est le petit souffle de liberté qui apaise sur l’instant ses angoisses, c’est aussi ce qui va la propulser tête la première sur l’asphalte. Lorsqu’elle ouvre les yeux dans une tanière de plaids et de couvertures, son regard a bien du mal a accroché l’extérieur de la maison forestière. Autour d’elle, Jeanne et Stella, mais aussi le jardin, le verger, la montagne et la nature imperturbable.
Elle s’installe doucement dans ce quotidien frugal rythmé par les saisons, chaque geste choisi, dicté par l’approche de l’hiver et la nécessité de s’y préparer. Une sororité sans mot unit les trois femmes dans une atmosphère étrange. Mais un matin, elle se réveille dans une maison vide. Du rêve à la folie pour échapper aux appels du réel qui la poursuivent, guidée par une kistune sage et bienveillante, elle va devoir apprendre à apprivoiser ses peurs pour arrêter de fuir.
Fable fantastique et critique sociale, un plaidoyer en faveur d’une vie qui renouerait avec une autonomie matérielle et politique et qui réenchanterait le collectif face à une société individualiste qui s’autodigère à force de croissance et de surabondance de technologies.
Un coup de cœur pour ce premier roman pour adulte de Corinne Morel Darleux, déjà autrice d’ouvrages pour la jeunesse et d’un essai aux éditions Libertalia, Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce.
Je veux qu’on me rende ce corps d’avant qui ne vivait que pour lui-même, qui ne nourrissait aucune autre vie, qui ne subissait que les assauts qu’il autorisait. Je n’ai jamais voulu de ce corps de mère, lesté d’obligations et de folie. Je veux mon corps libre, libre de jouir, d’aimer, de dormir, libre de s’échapper, libre de tout quitter, libre de revenir. Libre de trahir.
À la naissance de son second enfant, elle perd pied et se retrouve en maison de repos au bord d’un lac de montagne. Une chute sur les pistes de skis, la main d’un homme qui se tend pour la relever et c’est le début d’un embrasement qui va peu à peu l’envahir jusqu’à l’obsession. Une envie crue, impossible à réfréner s’empare d’elle et recouvre son quotidien d’un voile terne. Si ce désir sexuel lui apparaît comme l’élan vital susceptible de réveiller son corps et de retrouver celle qu’elle a été « avant » de devenir épouse et mère, la réalité ne tarde pas à la rattraper. Le constat est sans appel : elle est prisonnière et seule la forme des barreaux change.
Une plongée dans le burn-out maternel et le désir féminin. Librement érotique et d’une vérité sans fioriture sur les hauts et les bas qui peuvent traverser une vie de femme et de mère, le choix radical pour lequel la narratrice finit par opter détonne et propose une fin surprenante pour ce premier roman de Marion Roucheux.
Cher Monsieur le Diable, Sieur Satan, Monseigneur Lucifer, et toutes les autres croix que vous portez, je vous invite cordialement à Breathed, dans L’Ohio, Pays de collines et de balles de foin, de pêcheurs et de miséricordieux.
Puissiez-vous venir en paix.
Avec ma foi la plus sincère,
Autopsy Bliss
Autopsy Bliss est procureur dans la petite ville de Breathed en Ohio étouffée par un été 1984 caniculaire. Sa femme, Stella, héritière d’une entreprise de fabrication de baskets, promène son étrange phobie de la pluie sans jamais quitter la rassurante protection du toit de sa maison. Grand, l’ainé de leur deux fils est un prometteur joueur de base-ball qui apprend le russe et attire le regard de toutes les jeunes filles du coin. Fielding, le petit dernier de cette singulière famille prend la parole pour raconter l’étrange histoire qui a débuté cet été là et bouleversé à jamais le calme qui régnait au sein de leur communauté.
Lorsque le jeune Sal, dans sa salopette sale avec son bol et sa cuillère à la main, fait son apparition en ville en prétendant être le Diable venu en réponse à l’invitation de Autopsy, les esprits s’échauffent. Si certains voient en lui, un ami, un frère, un fils, d’autres en feront le bouc émissaire de leur souffrance… Le démon qui sommeille en chacune et chacun des habitants de Breathed prend la forme de leurs angoisses les plus profondes et vient aiguillonner leurs sentiments les plus sombres.
Tiffany McDaniel sait raconter des histoires ! Avec en toile de fond, les débuts de l’épidémie de sida, les relents racistes d’une Amérique conservatrice et les premières manifestations du changement climatique en cours, l’autrice qui avait déjà conquis les lectrices et les lecteurs avec Betty, reste dans la veine du grand roman américain.
La force d’un pion : le sacrifice communautaire pour saper la structure adversaire.
Stockholm, 1962. La partie d’échecs qui oppose Arturo Pomar à Bobby Fischer. Sur l’épaule de l’enfant prodige espagnol la main de fer du Caudillo et dans l’attitude de l’américain toute la morgue affichée par les États-Unis dans cette période de guerre froide. Si les deux hommes face à face, simples pions entre les mains des puissants s’affrontent sur l’échiquier, la technique et la stratégie importent moins que la portée symbolique de leur duel, puissant reflet de deux visions du monde qui s’entrechoquent.
(…) Que sont les échecs ? Réponse de Boris Spassky : Les échecs, c’est comme la vie. Réponse de Bobby Fischer : Les échecs, c’est la vie.
Une fiction en 77 mouvements comme autant de coups qui ont jalonné cette partie. Aux portraits des grands noms des échecs se mêlent ceux des femmes et des hommes sacrifiés sur l’autel des enjeux géopolitiques de la seconde moitié du 20ème siècle. Communistes, maquisards, ouvriers, socialistes, membres de l’ETA, chrétiens, républicains, étudiants, phalangistes, Afro-américains, pacifistes, indigènes, militants antinucléaires, gauchistes ou militaires dénués de libre arbitre, celles et ceux dont l’histoire a retenu le nom et les nombreuses et nombreux oubliés, toutes et tous instrumentalisés aux fins très personnelles des grands de ce monde et jouets malgré eux de la force de leur engagement.
La liberté du pion, blanc ou noir, se heurte toujours aux limites des 64 cases de l’échiquier…
Journaliste et éditeur, Paco Cerdà est l’auteur d’un précédent ouvrage en 2017, Los ultimos traduit en France sous le titre Les Quichottes également aux éditions de la Contre Allée.
J’ai bien reçu votre lettre datée du 5 avril m’informant que ma candidature au poste de professeur de français et de philosophie au lycée de Tachkent (Ouzbékistan), en dépit de ses nombreuses qualités, n’avait pas été retenue. J’ai pris acte de vos regrets et de votre respect profond. Je suis cependant moi-même au regret le plus sincère de vous informer que je ne peux accepter votre refus. Ma décision est irrémédiable : je prendrai le poste, il faut que vous en soyez convaincue.
Exprimer sans conteste la nécessité impérieuse du refus du refus dans une unique lettre qui semble jetée sur le papier comme une bouteille à la mer. Elle est au pied du mur et c’est une question de (sur)vie. Elle est professeure de français et de philosophie, mariée ou presque à Mathias et mère de deux enfants, la réalité de la vie telle qu’on la conçoit « généralement ». Et il y a cette autre femme, celle qui cherche dans un quotidien difficilement à la hauteur du fantasme, à brouiller les pistes entre la confrontation au réel et la puissance de l’imagination. Elle n’est pas de celles qui supportent la demie teinte. Passionnée comme celles qui ne savent pas faire autrement, qu’il s’agisse d’amour ou de littérature, et prête à tout pour une vie à la hauteur de l’intensité de son roman intérieur. Parce que, soyons tout de suite d’accord, le principe de réalité ne fait pas le poids quand il est question d’amour et de littérature. Cette introspection profonde, entrecoupée des digressions sur le monde qui l’entoure de cette trentenaire qui ne veut plus retenir ses coups, prend la forme d’une confession franche, intime et puissante et pose un regard brûlant sur le sentiment amoureux et les tourments qui lui vont si bien. Une lecture comme une soirée à écouter une amie vider son sac autour d’un verre de vin. Une soirée de celles qui viennent forcément titiller nos propres ressentis et petits arrangements entre ce que nous faisons de nos vies et ce que nous voulons en faire.
Je ne veux plus subir, vous comprenez ?
Le deuxième roman publié de Thiphaine Le Gall à paraître le 18 août 2022 aux éditions La manufacture de livres. Une incontestable pépite et une écriture aussi fluide que magnétique.
Dans cet immeuble d’East Oakland, on ne voit pas davantage le fond de la piscine saturée de déchets que la possibilité de se sortir de cette vie de galères. Elle a seulement dix-sept ans, Kiara, et pas grand chose ne lui a pourtant été épargné. Avec un père réduit en cendres, une mère derrière les barreaux et un oncle qui a préféré les abandonner à leur sort plutôt que de se confronter au réel d’une situation déjà bien sombre, elle et son frère, Marcus, n’ont pas eu d’autre choix que d’essayer de survivre aux milieux des décombres.
Les factures s’empilent, le frigo est désespérément vide et le propriétaire de l’immeuble, aussi douteux que la couleur de l’eau de sa piscine, cogne à la porte pour récupérer l’argent du loyer. Kiara a grandi avec cette idée chevillée au corps que c’est son devoir de femme noire de protéger les hommes qui l’entourent, se débrouille pour trouver du boulot et joindre les deux bouts pendant que Marcus rêve d’argent et de célébrité, en rappant avec ses amis un micro à la main.
Une soirée dans un bar et la situation dérape. L’homme blanc qui lui colle deux billets de cent dollars dans les mains en remontant sa braguette est sûr de lui, du droit de se servir du corps de Kiara contre de l’argent en se foutant pas mal de son âge et de l’alcool qui lui remue l’estomac. Kia se retrouve plongée dans l’engrenage des nuits à arpenter le trottoir contre à peine de quoi affronter le lendemain et le soir où une voiture de patrouille s’arrête à sa hauteur, elle est encore loin d’imaginer que la descente aux enfers ne fait que commencer.
Leila Mottley signe un premier roman virtuose. Cette jeune autrice californienne, âgée de dix-sept ans lorsqu’elle écrit « Arpenter la nuit », balance une série d’uppercuts sans retenir ses coups. Si elle s’inspire d’un scandale qui a secoué la communauté d’Oakland et de San Francisco en 2015 en mettant en cause des membres de la police soupçonnés d’avoir essayé d’étouffer une affaire d’exploitation sexuelle concernant des jeunes femmes, elle ne se contente pas de romancer un fait divers. Elle empoigne à pleines mains la réalité de la société américaine pour en dénoncer les injustices criantes qui touchent les femmes noires et plus généralement toutes les communautés considérées comme marginales par une partie de la classe blanche et de ses représentants. Et le constat est sans appel : ce n’est pas de la justice qu’il faut attendre réparation. Celles et ceux qui ne sont pas nés au bon endroit et luttent depuis toujours pour un coin de ciel bleu n’ont pas d’autre choix que de continuer d’espérer voir le bout du tunnel. Pour Kiara, ça sera peut-être, s’accrocher à l’amour de son amie Alé et à celui de Trevor qui, du haut de ses neuf ans avec son ballon dans les bras, la regarde avec encore un peu de cette innocence enfantine bien trop tôt envolée pour elle…
Un très grand coup de cœur. En librairie le 17 août 2022, dans la superbe collection « Terres d’Amériques » aux éditions Albin Michel.
(…) et je sais que tu dois te trouver, comprendre qui c’est, les autres en toi, je sais tout ça, mais reviens, je t’en supplie, reviens parmi les vivants.
Pauline a trente ans, une amoureuse, une famille que l’on peut qualifier de taiseuse et elle est enceinte. Derrière les portes des bureaux de l’état civil, une simple démarche de demande de pièce d’identité la confronte à l’existence d’un trio de prénoms accolé au seul qu’elle se connaisse jusque là. Devant l’impossibilité de poser frontalement la question des raisons de leurs choix à ses parents, Pauline se lance dans une quête et enquête pour remonter le fil de sa propre histoire à travers celle de Jeanne, Jérôme et Ysé.
Sur les traces d’une arrière grand-mère effacée des mémoires du roman familial, jusqu’en Tunisie à la recherche d’un ami gay de sa mère fauché par le VIH dans les années 1980, hantée par le drame du « jour blanc » et réfugiée dans sa « maison tanière » avec comme unique interlocutrice, Ysé, personnage du Partage de midi de Claudel, Pauline interroge le passé pour reconstituer les puzzle de ses origines.
Après « Ça raconte Sarah » publié aux éditions de Minuit en 2018, « Qui sait » est le deuxième roman de l’autrice également remarquée pour son recueil « Maison Tanière » aux éditions L’Iconopop. (https://defilenpage.fr/maison-taniere-de-pauline-delabroy-allard/)
Pauline Delabroy-Allard jette le trouble dans ses pages et se joue de la frontière entre fiction et réalité sur lesquelles on ne peut pas manquer de s’interroger ne serait-ce qu’avec la similitude de prénom entre le personnage et son autrice. Mais, c’est aussi la forme même du roman qui est questionnée et plus particulièrement encore dans une dernière partie « sur les chapeaux de roue ». La narration vient fusionner le cours du roman de Claudel et sème le doute sur qui est celle qui écrit, celle qui est écrite et celle qui lit et fait corps avec sa lecture. Une ambitieuse démonstration de ce que peut la littérature…
Odile, la mère disparaît et c’est tout un monde que Ferment, son mari, et Béguin, Chiffon et la jeune Zizi Cabane, leurs enfants, vont devoir arpenter autrement. La nature s’en mêle, l’eau se met à ruisseler à travers la maison et le souffle du vent semble porter une voix. Une lutte contre les éléments, métaphore de ce qui les meut intérieurement, s’engage pour chacun d’entre eux, chacun la sienne et chacun avec ses propres outils, mais peuvent-ils réellement endiguer le cours d’un ruisseau et faire taire le vent ? Sans doute pas davantage qu’ils ne peuvent couper court au flot des sentiments qui s’empare d’eux et par lequel il leur faudra se laisser porter.
Mais peu à peu, la douce présence de Jeanne, la sœur d’Odile, à leurs côtés et l’arrivée impromptue de Marcel Tremble, grand-père auto-proclamé plein d’humour et d’amour dans leur vie, viennent esquisser un nouveau chemin pour la tendresse… Des kilomètres de sentiers sous les pieds, des chutes de tissu en forme de collines, des rencontres et c’est la vie qui va se charger de leur botter les fesses pour reprendre son cours.
Les lectrices et les lecteurs assidus de Bérengère Cournut tendront sans doute un pont entre « Élise sur les chemins » et « Zizi Cabane »… Une forme de fascination pour le caractère rebelle que les rivières, les reliefs et Elisé Reclus ont en partage traverse ses deux derniers livres… Et Bérengère Cournut n’a pas terminé de nous étonner, chaque texte est un nouveau voyage dans lequel plonger ouvre une brèche poétique et onirique dans le réel. L’indomptable et tout ce qui échappe au contrôle de la main et de l’esprit des hommes vient envelopper les personnages du roman comme un baume sur leurs maux. Comment la paix retrouve, vaille que vaille, le chemin des cœurs de celles et ceux qui sont frappés par le deuil, il est peut-être là le beau message porté par ses mots.
Je me contemplai dans le miroir. J’y reconnus une femme jeune, mais déchue. Je me penchai pour presser ma bouche contre le miroir. La buée se diffusa sur le verre comme de la vapeur dans une pièce où quelqu’un avait dormi aussi profondément qu’un mort. Derrière moi, la pièce se reflétait. Sur le lit se trouvaient des épingles à cheveux, des somnifères et des culottes en coton. Sur le drap, il y avait des taches de lait et de sang. Je pensai : si quelqu’un prenait une photo de ce lit, toute personne sensée se dirait qu’il s’agit de la reconstitution du meurtre d’une petite fille ou d’un enlèvement particulièrement brutal. Je savais que la vie d’une femme pouvait se transformer à tout moment en scène de crime. Je n’avais pas encore compris que je vivais déjà dans cette scène de crime, que la scène de crime n’était pas le lit mais mon corps, que le crime avait déjà eu lieu.
Strega, un village aux contours flous, peut-être une destination de villégiature désuète, hors du temps et nimbée d’une brume inquiétante. Neuf femmes de dix-neuf ans se découvrent en empruntant le téléphérique qui les emmènera jusqu’aux grilles du parc de l’Hôtel Olympic. Envoyées par leur famille dans ce parangon du luxe, elles doivent apprendre la rigueur attendue de parfaites femmes au foyer. Dans l’établissement perpétuellement désert, les gestes et le travail des mains se répètent chaque jour dans une quête de perfection qui exige de ne pas se laisser surprendre par l’arrivée de riches et exigeants clients. Dans cet espace temps engourdi aux allures de réalité parallèle, la langueur et une sororité rebelle s’installent dans la fumée de cigarette, le goût sucré des liqueurs et la saveur des confiseries. Toutes pressentent au plus profond de leur corps que le destin tragique des femmes est inscrit en elles depuis leur naissance et lorsque l’une d’elle, Cassie, disparaît, toutes savent qu’elle a été assassinée. Les prières des nonnes, les battues des hommes et ces objets brillants qui apparaissent tels les indices d’une piste à suivre accélèrent le temps pour celles qui restent et remuent herbes et fourrées en quête de leur part manquante.
(…) Et après elle, il en arrive plusieurs autres. Une après l’autre, elles ont remonté à la surface, toutes les filles disparues du monde, des centaines, des milliers. Certaines en voile de nonne, d’autres en uniforme. Elles tendent les mains vers le ciel. On veut crier : Où étiez-vous ? On veut crier : Nous vous avons cherchées.
Un roman captivant et troublant qui évoque l’atmosphère du cinéma de David Lynch et le décadentisme littéraire de la fin du XIXème siècle. Peuplé d’images à la sensualité brute dans la perception ressentie dans la chair à la lecture, parsemé de minuscules détails d’un esthétisme pointilleux, ce roman, première traduction de l’autrice aux éditions « La Peuplade », est un joyau surréaliste et onirique. Une étrangeté diffuse enveloppe le texte de la première à la dernière page et ouvre de multitudes boites gigognes qui laissent s’échapper mystères et maléfices sans jamais leur donner corps.