Certains disent qu’elle est vulgaire. Moi, je dirais qu’elle est solaire. Un soleil de canicule, du genre incendiaire.
Clara a quitté Marseille en laissant sous le soleil du sud, Véro, sa mère, lumineuse cagole dont la gouaille n’a d’égal que l’amour sans limite qu’elle porte à « sa nine ». Exit également le père, chauffeur de taxi et les casseroles du roman de ses origines que la jeune femme tente de laisser derrière elle pour se construire une autre version d’elle-même. À Paris, elle poursuit une carrière et des études, fréquente le cercle d’amis du apparemment très bien sous tous rapports, Raphaël, et rougit abondamment de pouvoir laisser filtrer devant ce public implacable la moindre bribe susceptible de la rattacher à cette famille qui lui fait un peu honte. Mais, ce n’est pas si simple et tranché… Si l’autrice joue avec adresse sur les clichés et les stéréotypes, c’est pour enfoncer la réalité tendre et touchante de cette relation mère fille et décortiquer avec justesse la violence ordinaire qui plane au-dessus des femmes dans ce roman. Et elles y sont nombreuses, les mères, les copines, les sœurs a en baver dans un silence « traditionnel » et à exploser chacune à leur manière sous les regards et jugements réprobateurs. Elles contre le reste du monde. Un hymne à l’amour, à l’amitié et à la solidarité servi avec ce qu’il faut d’humour et de tendresse pour que cette fresque sociale bourrée d’émotions échappe au tragique.
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