Chronique de Pryscilla
À New Canaan, Petite ville d’Ohio frappée par la crise et la désindustrialisation, tout le monde se connaît depuis les bancs de l’école maternelle et il est bien difficile d’échapper à l’oeil de ses voisins. Stephen Markley déroule l’histoire d’une bande d’adolescents, frappée par le choc brutal du 11 septembre, qui marquera pour chacun ses premiers pas dans un monde décidément bien sombre. Entre drogues et histoires louches, sexe et alcool, éveils des convictions et rêves d’avenir, le petit groupe jusqu’alors soudé voit voler en éclat son apparente tranquillité. Presque une décennie plus tard, leurs destins convergent, un soir d’été, vers le lieu de leur enfance… l’heure est venue de régler leurs comptes et les langues se délient. Du drame social d’une Amérique durement touchée dans ses certitudes de grandeur, le roman bascule alors dans une atmosphère beaucoup plus noire et étouffante et les « cadavres » que chacun d’eux cachait dans ses placards apparaissent brutalement au grand jour.
Truffé de références hétéroclites, de Pascal à Alanis Morissette en passant par le disque de Phaistos, ce roman sans concession est une image parfaitement rendue d’un monde en déclin dans lequel chercher sa place et se construire n’est pas un combat gagné d’avance…
Stephen Markley, auteur à découvrir sans nul doute, nous livre, avec cette première publication, un texte très bien construit et orchestral caractéristique de la littérature américaine.