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(…) et cette salissure-là ne se laissera pas aisément lessiver.

Au printemps 1867, Fanette part servir. Un destin ancillaire l’attend comme pour toutes celles dont les familles vivent de peu. Ce qu’elle ne sait pas encore dans cette scène d’ouverture, c’est qu’elle est la figure de prou qui ouvre la marche des cinq générations qui lui succéderont dans cet incessant combat contre leur condition. S’il est peu surprenant que le terme « ancillaire » soit longuement resté genré, il est un doux euphémisme, pansement pudique sur l’avenir des filles-mères dont les « amours » ont donné naissance à une progéniture que personne n’est tenu de reconnaître. Le silence de la jeune Fanette sur l’identité du père autorisera, pour ses descendants.es, toutes les supputations sur le roman des origines.

Entre Fanette et la jeune Camille, face à son désir littéraire, à plus de 150 ans de distance, Cécile, Georges, Titou, Catherine et leurs figurants.es ont défilé sous la plume caméra de l’autrice. Placé.e dans un fauteuil, devant les scènes qui s’enchainent, le lecteur ou la lectrice assiste sans mot dire à cette révolution, une image en écho en début et fin de roman, un tour complet et on recommence… Chacun.e a essayé de grappiller les bribes du gâteau, de gravir les échelons, ballotté.e par plus d’un siècle d’histoire qui n’a jamais eu que faire de leurs ambitions.

La faute au déterminisme et démonstration implacable de sa toute puissance. Les signes extérieurs de richesse et leurs démonstrations changent, les aspirations changent, le monde du travail et ses manières d’asservir changent. Camper sur une plage quand on passe dix heures par jour dans un bureau n’a pas la même saveur émancipatrice que quand on trime dans les champs. Regards perplexes entre les générations, celles qui précèdent ont bien du mal à concevoir les choix de leurs rejetons.es. Finalement, seule la couleur des barreaux est différente, le reste est un combat toujours d’actualité.

Évidemment que c’est âpre, mais c’est tellement juste, fin et délicat. Si ce roman définitivement cinématographique vous ramène, ami lecteur, amie lectrice, à votre condition de spectateur.rice, on peut y voir une métaphore de ce que la machine socio-économique fait de l’individu dans le contrat social. Une perpétuation de la relation ancillaire non-genrée pour gagner en efficacité. Le combat continue.

Un coup de cœur à paraître le 13 mars. Venez, on vous en parle !

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