Les femmes sont occupées de Samira El Ayachi

Impossible de savoir combien de vies tu mènes de front : il y a la femme qui se bat le jour ; celle qui se noie la nuit : celle qui découvre au pied du mur le métier improbable de maman ; celle qui apprend à nager en se noyant ; celle qui n’est pas encore arrivée mais – tu l’espères – se pointera bientôt pour voler au secours de toutes les autres : la superwoman en toi.

Ce récit universel s’adresse à une femme qui vient d’être quittée et doit gérer seule son bébé, l’écriture de sa thèse, son travail de metteuse en scène… une mère célibataire qui se bat pour être une cheffe de famille à part entière et mener de front sa vie de femme, d’artiste et de mère.

Le bal des folles, de Victoria Mas

Tous les ans à la mi-carême, la salpêtrière ouvre ses portes au Tout-Paris pour un bal costumé qui attire les curieux, avides d’observer les folles qui y sont enfermées. Pour la jeune Louise, condamnée pour hystérie, ce bal cristallise ses espoirs de sortie. Geneviève, infirmière par vocation, veille sur les malades. Lorsque Eugénie y est envoyée par son père pour prétendre voir les esprits, aucune ne se doute que cette jeune femme au caractère libre et indépendant va faire vaciller leur quotidien.

Un roman réussi qui nous entraîne dans le quotidien de ces femmes enfermées malgré elles par une société patriarcale qui réprimande tout ce qui n’est pas la norme.

Un dépotoir pour toutes celles qui nuisent à l’ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répond pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d’avoir une opinion… aucune femme n’a jamais la totale certitude que ses propos, son individualité, ses aspirations ne la conduiront pas entre ses murs redoutés.

Un chemin de tables, Maylis de Kerangal

Mauro cuisine sans lever le nez, une improvisation d’une grande intensité, une expérience sensorielle de haute volée… Il se concentre sur les produits, l’idée est plutôt de les révéler, de les mettre en lumière, c’est parfois en les associant à d’autres qu’ils montent en bouche et se montrent.

Le récit retrace le parcours atypique d’un jeune homme, entre CAP Cuisine et Master d’Economie, doté d’un tempérament taciturne doublé d’une grande sensibilité. Une plongée dans un milieu dur, dont Mauro éprouve la rudesse comme la passion, le rythme infernal et le plaisir de régaler.

John Blake, de Philip Pullman et Fred Fordham

A travers les siècles, un mystérieux navire apparait ponctuellement, entouré d’un mystérieux brouillard : le Mary Alice et son équipage traversent les époques sans parvenir à rentrer chez eux.
De nos jours, alors que de nombreux organismes essaient de le localiser avec des intentions plus ou moins bienveillantes, le navire apparait et sauve une jeune fille de la noyade. Serena intègre l’équipage fantôme et sa course temporelle. Retrouver son époque et les siens est incertain et exposerait le Mary Alice à ses poursuivants…

Un récit d’aventure et de mystère qui se joue du temps tel qu’on le connait.

Pour un sourire de Milad, Silène Edgar

L’année de seconde commence mal pour Thisbé : elle n’est pas dans le même lycée que sa sœur jumelle et leurs parents divorcent. Quand arrive dans sa classe un réfugié syrien, elle est tout de suite attiré par ce garçon mystérieux qu’elle veut connaître. Elle va l’aider à s’intégrer et à réaliser son souhait d’être heureux 21 jours de suite.

Une belle et touchante histoire qui aborde aussi bien les problèmes familiaux que les questionnements d’ado et surtout qui appelle à s’ouvrir aux autres, à comprendre et accepter la différence.

77, de Marin Fouqué

Ce matin là, il ne monte pas dans le bus. Il reste assis, regarde les voitures, attend que le temps passe. Ses souvenirs remontent. L’enfance, pas si lointaine, dans cette campagne du sud 77. Les brimades, les difficultés familiales, l’amitié, les bagarres, l’innocence, les champs, le silence.

Un premier roman comme un cri, celui d’un adolescent perdu, sans repère, qui se cherche, veut être un homme, un vrai, malgré son corps de lâche. Un adolescent qui ne sait pas comment être qui on lui dit d’être et encore moins lui-même.