Archives par mot-clé : Roman

Ma vie de courgette, de Gilles Paris

Après un malheureux accident qui coûte la vie de sa mère, le jeune Courgette est emmené aux Fontaines, foyer qui recueille les enfants blessés par la vie.
Ces petits durs aux cœurs tendres forment une bande de joyeux copains qui apprennent à vivre ensemble.
 
Un récit touchant, piqué d’humour et de tendresse, qui montre le monde à travers les yeux d’un garçon cabossé mais débrouillard et plein d’optimisme.

Juste après la vague, de Sandrine Collette

Une vague immense recouvre tout. La famille se retrouve isolée sur sa colline devenue petite île. Ils s’organisent, attendent. La décrue. Mais voilà, l’eau monte. Il faut partir. Sur la barque que le père a réparé, il n’y a pas de place pour tous, les neuf enfants et les deux parents. Alors il faut choisir. C’est dur, mais ils reviendront les chercher ensuite. Si bien qu’un matin trois enfants se réveillent seuls, abandonnés. Ils vont devoir se débrouiller en attendant le retour des parents, ils ont promis. Mais le temps passe et l’eau monte. Pour le reste de la famille, entassés sur une barque, commence un long et périlleux voyage vers les hautes terres épargnées par la mer. 

Un roman dont la catastrophe sonne comme une menace proche et qui met en scène, sans pathos, l’horreur des choix imposés par les situations extrêmes pour la survie, l’abandon mais aussi la force de la fraternité et de l’amour familial. 

Trois fille d’Eve, d’Elif Shafak

Lorsqu’on tente de voler son sac à Peri, elle retombe sur un ancien Polaroid. La violence du souvenir plus que celle de l’agression la perturbe. Alors que cette femme turque rejoint la mascarade d’un dîner bourgeois qui regroupe la crème de ses compatriotes stambouliotes, son passé d’étudiante à Oxford la confronte à la jeune fille qu’elle était alors, à ses conflits, choix et préoccupations, et surtout sa difficulté à trouver sa place entre un père laïc et une mère pieuse, puis entre deux amies, l’une iranienne émancipée et l’autre musulmane pratiquante et féministe.

Un texte qui fait la belle part aux femmes et à leur place dans une société partagée entre tradition et modernité.

Couleurs de l’incendie, de Pierre Lemaître

Marcel Péricourt vient de mourir. Madeleine, qui élève seule son fils, hérite de sa fortune. Mais bien vite l’accident de Paul et les mauvais conseils des financiers la conduisent à la ruine et à la déchéance. Dans l’Europe des années 30, menacée par la crise et la montée du nazisme, cette femme déterminée orchestre sa vengeance, prête à toutes les manipulations.

Un récit riche et joyeux qui nous plonge dans l’Histoire à travers le prisme des complots financiers et politiques, aux côtés de personnages hauts en couleurs et mémorables.

La tresse, de Laetitia COLOMBANI

En Inde, Smita quitte tout pour que sa fille échappe à sa condition d’intouchable et apprenne à lire. En Sicile, Julia découvre que l’atelier familial est ruiné. Au Canada, Sarah élève seule ses trois enfants en menant une brillante carrière d’avocate lorsque la maladie la frappe.

Trois destins liés de femmes fortes qui vont se battre contre la société pour vivre et garder leur liberté.

No home, de Yaa GYASI

Ghana, XVIIIe siècle. Jeune femme Fanti, Effia a épousé un officier blanc. Dans les cachots du fort, sous ses pieds, sa demi-sœur Esi réduite en esclavage attend d’être expédiée aux Etats-Unis. 
De la traite des esclaves à nos jours, on suit le parcours de deux branches d’une même famille, l’une restée en Afrique et l’autre emmenée aux Amériques. Chaque génération voit le monde évoluer et nous offre un panorama de trois siècles d’histoire du peuple africain. 
Un roman passionnant porté par une succession de personnages forts soumis aux aléas de l’Histoire.

Jeu blanc, de Richard WAGAMESE

En pleine rémission, Saul Indian Horse revient sur son passé et affronte la dure vérité qu’il a tenté de noyer dans l’alcool. Sa petite enfance protégée par sa grand mère, entouré des légendes et traditions ojibwés, puis son adolescence à l’orphelinat avec les terribles sévices subis et le hockey qui le sauve de l’horreur. Et toujours, quoi qu’il fasse, le racisme des blancs envers les indiens.

Un récit juste, touchant et plein de forces, qui prend aux tripes. C’est l’histoire d’un peuple opprimé et le récit du long processus de reconstruction de soi.

Boudicca, de Jean-Laurent DEL SOCORRO

Le récit nous emmène par petites touches sur les traces de Boudicca, guerrière celte et reine des Icères qui a lutté contre les romains, mais qui est aussi femme, mère et amante. 
 
Par une écriture subtile, l’auteur nous esquisse les multiples facettes de cette femme libre sur fond d’histoire du peuple celte et nous emporte dans ce passé dont certains enjeux ont un écho très contemporain.

L’homme semence, de Violette AILHAUD

Après le soulèvement républicain de décembre 1851, tous les hommes d’un hameau de Provence sont emmenés. Les femmes restent seules, isolées, s’organisent et s’entraident autour de ce manque de maris, de pères, d’amants. Jusqu’au jour où un homme arrive et les confronte à leur serment de partage.

Un texte bref mais puissant sur un événement oublié de l’histoire, mais surtout un texte de femme car celle qui l’écrit est une jeune fille privée de son premier amour, pleine d’attente, de rêves et de désirs et vide de ce manque grandissant de ce qu’elle ne peut encore qu’imaginer.

L’art de perdre, d’Alice ZENITER

Ali naît pauvre en Kabylie ; par un coup du destin il trouve fortune et devient un homme important dans son village. Mais l’Algérie française touche à sa fin, la guerre éclate et Ali et sa famille se réfugient en France.

Là son fil Hamid grandit en se coupant de ce passé algérien qui plane au dessus de la famille.

De nos jours, sa fille Naïma, frappée par les questions identitaires de notre société, tente de revenir sur cette histoire familiale entourée d’une chape de silence.

Un beau roman qui, à travers trois génération, peint un portrait de ces algériens français, ces harkis, qui ont quitté leurs terres pour une France où ils s’intègrent difficilement.

Une écriture puissante qui soulève des questions de sociétés et parle de tolérance, d’intégration, du poids de l’héritage et de la volonté de s’en défaire pour être soi.

Le roman vient d’être récompensé par le prix Goncourt des lycéens, une belle distinction.