Archives par mot-clé : poésie

Passer l’été, d’Irène GAYRAUD

C’est l’été. Il n’a pas plu depuis des semaines. La chaleur pèse, s’intensifie, écrase, brûle. L’eau se fait rare, la nature souffre, meurt.

De tout être que l’on voit
arbre
ruisseau
roitelet
on se demande
s’il passera l’été.

Dites, devons nous
éveiller nos petits
à ce qu’on appelle communément
la beauté du monde ?
[…]
Ou bien
devons-nous leur dire
ne t’habitue pas trop
aux arbres
aux oiseaux
et rentre jouer dedans
dehors cette chaleur
te fera attraper
la mort ?

Un poème qui touche au plus profond et bouleverse, interroge sur notre monde qui souffre, la nature qui subit, et l’homme dans tout ça…

Je suis un génie de Susie Morgenstern

C’est Susie qui a dit qu’il l’a dit, alors on n’a pas de raison de ne pas y croire !

« Mon chéri Shel Silverstein m’encourage :
– Fais un dessin fou
écris un poème loufoque
chante une chanson cucul
siffle un soliloque
danse comme un derviche
à travers le plancher de ta niche
mets quelque chose de frivole au monde
qui n’était pas là avant. –
« 

Méthode de « génialogie » quotidienne, répertoire subjectif de ses propres génies et manifeste à l’usage de ceux qui doutent de leur talent. Un petit texte de la grande Susie Morgenstern qui fera du bien au moral de tous les génies qui s’ignoraient encore avant cette lecture.

L’Iconopop, saison 4

Les papillons, de Barcella

Alexandrin, doux rêveur, désenchante lorsqu’il prend conscience que ses papillons ont disparu.
« Je les savais ici depuis ma tendre enfance, fidèles et valeureux. Les papillons n’étaient plus là ! Ils avaient déserté mon ventre. »
Ces petits frémissements qui palpitaient au creux du ventre ont laissé place au vide. Il faut les retrouver, réapprendre à aimer. C’est alors qu’arrive Marie…
« Comme descendue des cimes où résident les étoiles, telle une épiphanie. Elle s’appelait Marie. C’est l’anagramme d’aimer. Je l’ignorais alors. Je le sais à présent.« 

Un roman lumineux et enjoué, doux et léger comme une aile de papillon, à la poésie qui fond comme un bonbon sous la langue.

Décomposée de clémentine Beauvais

« Décomposée » de Clémentine Beauvais, objet littéraire non identifié et absolument génial.
Un roman au ton aussi libre que les vers qui le composent et qui revisite sans complexe le texte « une charogne » de Baudelaire…
Ou comment la fascination morbide et voyeuriste du poète pour un cadavre en décomposition rencontré alors qu’il se promenait avec sa muse, Jeanne Duval, à donné naissance à un poème aujourd’hui connu de tous.
La plume de Clémentine Beauvais redonne vie à Grâce, « la charogne », femme aux multiples facettes… prostituée, couturière, chirurgienne, faiseuse d’anges et ange vengeur de celles, nombreuses et sans voix, qui ont été à son image malmenées par les hommes.
Les voix de Jeanne, muse rebelle, et celle de Grâce se répondent, se racontent, entre déchéance et émancipation, et égratignent très justement le « grand poète » et les hommes en général…

Un texte engagé, féministe et jubilatoire publié chez L’Iconopop

Le coeur pur du barbare de Thomas vinau

« Flash info

Hier

est devenu

aujourd’hui

aux dernières nouvelles

l’opération serait

concluante »

Thomas Vinau qu’on ne vous ne présente plus… auteur à la hauteur du minuscule et du peu. Magicien d’une poésie simple et douce qui tricote avec l’instant, il transforme les petits riens et les questions de ceux qui doutent, en bribes scintillantes… À la manière d’un Pierre Sansot (« Les gens de peu »), il met en lumière avec douceur et bienveillance les moments qui échappent à la performance et au matériel.

Chaque moment de lecture est comme un bol de chocolat chaud devant une cheminée quand il neige, une lumière qui sublime le quotidien et nous ramène à l’essentiel.

Et bien, nous on dit, ENCORE !

De la poésie, qui a en partie commencé son chemin aux éditions Gros textes et Le Pédalo Ivre ainsi qu’un ensemble de textes inédits, compose cet ouvrage qui inaugure la collection Poche Poésie aux éditions du Castor Astral.

Dans la même collection, « Les Ronces » de Cécile Coulon, , une autre pépite poétique à découvrir ou à redécouvrir…

« À travers le pare-brise

On prendrait la voiture

on irait n’importe où

en chantant fort et faux

les chansons de la radio

on verrait l’horizon

à travers le pare-brise

pendant que le soleil

me donnerait des coups

entre le coude et le poignet

tu aurais les pieds nus

tu boirais à la bouteille

et une goutte coulerait

sur ta joue »

Marie-Lou-le-monde, de Marie Testu

« Tout commence et
Tout finit toujours par
Marie-Lou »

Marie-Lou entre dans sa vie avec fracas. Solaire et lumineuse. C’est un coup de foudre, un amour adolescent puissant et sans restriction, gravé au plus profond du cœur et du corps de la narratrice. Elles sont libres, insouciantes. L’été est là, la fin de l’année approche. Après, plus rien ne sera pareil.

Un poème-chant d’amour passionnel, puissant, incandescent, vertigineux. Une seule phrase qui se déroule comme une vague qui emporte tout sur son passage.

Poétique, superbe et fantastiquement vivant…

« J’imagine l’avenir avec Marie-Lou
C’est un saut dans le vide
C’est un feu dans les paumes
Et je préfère ça
Pour l’instant à n’importe quoi
Car je n’imagine pas la mort
Avec Marie-Lou rien ne peut
Faillir« 

Un été de poésie, d’amour et de vie, de Bernard FRIOT

Cet été là, Marion se retrouve cantonnée aux « activités intérieures » du centre de loisirs. Kev y est aussi, malgré lui. Les voilà confrontés à un atelier de poésie qui va changer leur vision des mots et les rapprocher…

Une belle histoire sur la naissance d’un premier amour entre deux adolescents. Mais également un atelier de poésie au jour le jour, pour entendre et comprendre que la poésie est pour tout le monde.