« Je vois que vous tous rêvent, répondent encore et encore à vos sirènes. Mais je vois aussi que chacun dialogue avec un Clipperton qui n’est pas celui de l’autre. Au fond, chacun d’eux est seul sur son île. Et l’île est tellement d’îles. »
Objet littéraire qui éveille la curiosité et clin d’œil à l’oulipien, Jacques Jouet, ce texte est un grand voyage immobile, empreint de la violence des hommes et pourtant profondément poétique.Des lettres adressées à son « Cher ami », hypothétique être vivant sur cette île du bout du monde ou peut-être à l’île elle-même, déroulent vie et mort de ce bout de rocher aussi inhospitalier que convoité et de ceux qui l’ont, chacun à leur façon, approché.
Je vous sens dubitatif et c’est dommage, parce que la magie opère dès les premières lignes. Celle des histoires à l’intérieur de l’Histoire dans lesquelles se baladent Jack Torrance, Victoriano Alvarez, Barbara Pompili et le commandant Coustaud et celle de l’écriture de l’autrice, qui embarque le lecteur comme le mouvement des vagues un petit caillou…
« Quel art admirable que l’écriture : il ne demande presque aucun moyen, juste le fol espoir de la destination. »
Une pépite aux Editions La Contre Allée