Gino grandit dans les années 50, dans un pays qui se reconstruit après la guerre, qui se modernise et qui va vite. A la mort de son père, il quitte Paris avec sa mère pour la campagne orléanaise d’où il observe le monde, à travers coupures de presses et articles de journaux.
Je voulais fabriquer, je voulais révolutionner le monde, je voulais penser à des trucs auxquels personne n’avait jamais pensé. Je voulais inventer quelque chose qui allait faire que la planète ne serait plus jamais pareille après.
Lorsqu’il entend parler du projet de l’Aérotrain, il sait que son rêve est là, à portée de main. Et à défaut de faire partie des ingénieurs, il fait tout pour en être et participer à la construction de ce prodige technologique. Gino prend part à l’avancée du monde, à son échelle, et ça le rend heureux.
Quand Neil est remonté dans le module lunaire, j’ai pensé à Michael Collins, le troisième homme de la mission, le seul qui n’avait pas foulé la poussière lunaire ; parce qu’il fallait bien que quelqu’un reste en orbite pour récupérer les deux autres. Et j’ai pris conscience que la Vieille tante avait raison : il n’y avait pas de place pour tous sur la lune. Mais pour parvenir à faire décoller la fusée et pour pouvoir la ramener, il en fallait, du monde.
Gilles Marchand nous offre un beau roman qui nous fait traverser la fin du XXe siècle à travers les yeux d’un doux rêveur qui a la capacité de regarder le monde d’un point de vue différent. C’est l’histoire d’un garçon qui n’a jamais cru à son importance, un rêveur avec une foi indéfectible en l’avenir, une propension à voir le bien plutôt que le mal. Mais c’est aussi une histoire d’amour, une histoire de famille, une histoire de fin de siècle brinquebalant.
Parution le 22 août 2025