« Le chant de la rivière » de Wendy Delorme

Des bouts de laine dans les ronces, des baignades dans un bassin de pierre rapiécé et des poèmes qui racontent l’amour d’un feu dont les matières inflammables peuvent éclairer sans brûler. Deux histoires d’amour qui se mêlent et se répondent, avec un ventre qui palpite de ses secrets cachés dans une bâtisse abandonnée, des boîtes et des albums photos qui surgissent quand les canalisations gargouillent pour dire tout ce qui a été brimé.

C’est la femme qui arpente les forêts, les ruines et leurs histoires oubliées qui raconte l’amour aujourd’hui. C’est la rivière douloureusement magnifique et vengeresse qui dit un amour d’avant, victime de la main des hommes, jalouse et cupide, qui écrase la joie dans les poitrines et assèche les méandres parce qu’il faut asservir pour ne pas perdre la face.

Mais, ils perdent, les hommes qui croient gagner. Les femmes et leurs amours sont aussi insaisissables que l’eau de la rivière entre leurs méchants doigts. Il faut lutter pour échapper aux muscles et aux tuyaux.

Après le temps du feu, de l’évaporation, voici le chant de la rivière, roman infiniment sensoriel, dans lequel les éléments s’incarnent, beaux et puissants, dans un peau à mots envoûtant.

Un grand coup de cœur pour ce dernier roman de Wendy Delorme. Venez ! On vous en parle (et des précédents également).

Éditions Cambourakis – 16 euros.

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