« Tes mots étaient durs mais ton r’gard y me r’gardait bien en face, ton r’gard comme de l’odeur de shampoing ou les bras de ma m’an. Ça fuyait pas. Le r’gard de tout le monde fuyait quand il fallait me r’garder parce que chuis idiot. Ton r’gard bien droit dans mes yeux. C’était d’la tendresse. Tu fuis pas. Tu y vas parce que faut bien que quelqu’un y aille. Tu y vas dans l’amitié ou à la pêche, pareil. Tout droit. Tu regardes les chiens, les idiots ou les filles, pareil. En face. Tu fuis pas.Tu t’y colles parce que faut bien que quelqu’un s’y colle. Toujours mieux de s’y coller en dévalant les pentes en rigolant qu’en abattant les filles qu’ont d’la constellation sur l’corps comme la maladie sur les tomates. Faut bien que quelqu’un arrache l’pied. Toi t’arraches l’pied pas pour les autres tomates, non, mais pour le pied malade. Tu t’y colles parce que faut bien. Et parce qu’y a de la tendresse en toi gamin.«
C’est quoi la tendresse ? l’amitié ? L’amour ?… Exit les images dégoulinantes de bons sentiments, Jacques Houssay n’enfonce pas les portes maintes fois ouvertes pour nous parler de la vie qui est aussi chienne que belle. Un grand texte porté par une voix obsédante de poésie qui charcute jusqu’au fin fond du ventre.