Qu’un soir Lucie soit déclarée « négresse » par quatre donzelles déchire le monde.
Quelque part entre la Lozère et la Creuse dans les années 1960 – 1970…
Claire est une petite fille et pour elle, Lucie est Lucie, sa « maman ourse », sa sœur. Rien n’a préparé l’innocence enfantine de Claire à la violence du racisme. Bien sûr qu’elle n’est pas aveugle ! Elle a bien remarqué que sa peau était plus claire que celle de Lucie, mais la méchante chanson lancée au nez de sa sœur – transports d’ivresse, chant de négresse – brutalise sa candeur en lui imposant cette « réalité » sans sens : elle est blanche et Lucie est noire.
Lorsque Lucie disparaît, Claire comprend immédiatement qu’il est plus sage ne pas poser de question à ses parents.
Le sentiment d’abandon est tenace, l’incompréhension et les suppositions assaillent l’enfant qui grandit sans savoir ce qu’est devenue Lucie et sans même supposer que cette dernière n’a pas toujours été présente dans sa vie. Près de 7 ans après le « départ » de Lucie, Claire rencontre Charles dont la couleur de peau lui rappelle celle de sa sœur. Il est Réunionnais et va lui raconter son histoire…
Pour l’adolescente, c’est un véritable raz de marée qui balaie le film de son enfance et la jette dans l’inconcevable horreur de ce que l’opinion publique appellera « L’affaire des enfants de la Creuse ». Claire, devenue adulte, n’aura de cesse de retrouver Lucie et de faire toute la lumière sur ce qui est arrivé à sa sœur.
Dénonciation virulente et nécessaire d’une politique aberrante, un roman superbe qui mêle habilement la fiction à un épisode aussi sombre qu’honteux de l’histoire française du 20ème siècle. Histoire d’amour, de sororité et de révolte, le combat de Claire pour connaître la vérité à propos de la disparition de Lucie est une très belle manifestation d’un amour qui se fiche pas mal des liens du sang et des différences.
Venez, on vous en parle !
Te chercher du moins,
sinon te retrouver.
