Mars 1970, Kells fuit le foyer familial lyonnais, un père tyrannique et raciste, une mère trop soumise qui n’a pas su le rassurer avec tendresse et lui offrir davantage qu’un billet de 100 francs, soustrait discrètement à la barbe du « Minotaure » et donné en solde de tout compte le jour de son départ. Le fils émancipé, papiers en poche et sac sur le dos, ne sait rien de la violence de la rue qu’il va devoir affronter en rejoignant la capitale.
Il rêve d’Ibiza, de Katmandou, de suivre Kerouac mais le voyage tourne court sur les trottoirs parisiens. La peur et la misère l’attendent en lieu et place de la liberté et du soleil attendus. Arraché à la rue après des mois de galère, providence mutuelle, il rejoint un groupe de militants maoïstes de « La Cause du Peuple ». Kells trouve une famille, une raison d’être, des luttes qui répondent à ses aspirations de jeune adulte et qu’ils embrassent sans restriction jusqu’à ce que l’embourgeoisement le rattrape.
De l’action directe et la lutte armée aux bureaux de « Libération ».
Un roman qui me laisse perplexe par ses longueurs vues et revues de la description d’un trip sous LSD à l’opportunisme dont il affuble le militantisme.
Un texte qui annonce, avec force et clairon, dresser le portrait d’une jeunesse révolutionnaire dans les années 1970, et qui se satisfait de s’en tenir, malgré quelques nuances et démonstrations d’une solide culture historique, à une critique un peu molle de ses propres contradictions et d’un acquiescement confortable apte à lancer une carrière.
L’écriture reste irréprochable, le propos grandement autobiographique se pense sincère mais ça n’a pas suffit à enchanter ce livre que j’ai trouvé maladroit.
