L’homme semence, de Violette AILHAUD

Après le soulèvement républicain de décembre 1851, tous les hommes d’un hameau de Provence sont emmenés. Les femmes restent seules, isolées, s’organisent et s’entraident autour de ce manque de maris, de pères, d’amants. Jusqu’au jour où un homme arrive et les confronte à leur serment de partage.

Un texte bref mais puissant sur un événement oublié de l’histoire, mais surtout un texte de femme car celle qui l’écrit est une jeune fille privée de son premier amour, pleine d’attente, de rêves et de désirs et vide de ce manque grandissant de ce qu’elle ne peut encore qu’imaginer.

L’art de perdre, d’Alice ZENITER

Ali naît pauvre en Kabylie ; par un coup du destin il trouve fortune et devient un homme important dans son village. Mais l’Algérie française touche à sa fin, la guerre éclate et Ali et sa famille se réfugient en France.

Là son fil Hamid grandit en se coupant de ce passé algérien qui plane au dessus de la famille.

De nos jours, sa fille Naïma, frappée par les questions identitaires de notre société, tente de revenir sur cette histoire familiale entourée d’une chape de silence.

Un beau roman qui, à travers trois génération, peint un portrait de ces algériens français, ces harkis, qui ont quitté leurs terres pour une France où ils s’intègrent difficilement.

Une écriture puissante qui soulève des questions de sociétés et parle de tolérance, d’intégration, du poids de l’héritage et de la volonté de s’en défaire pour être soi.

Le roman vient d’être récompensé par le prix Goncourt des lycéens, une belle distinction.