Archives de catégorie : ♥ Coups de coeurs d’Elodie ♥

Pas mon genre, de Yatuu

Quand j’étais petite, j’étais un peu… à part. Ma mère me disait souvent qu’elle aurait adoré avoir une fille, mais qu’elle était très heureuse avec le wookie qu’elle avait mis au monde. Je sais que ce n’était pas méchant, d’ailleurs ma mère me répétait bien assez souvent que j’étais très bien comme j’étais, que je ne devais porter des vêtements, mettre du maquillage ou encore faire des “trucs de filles” que si j’en avais envie, si cela me faisait plaisir, à moi ! N’empêche, j’ai toujours senti comme un petit regret chez elle. “Comment moi, travailleuse dans la haute couture, j’ai pu pondre une geek pareil ?”. Il faut dire, dès 6 ans, je préfèrais les ordinateurs et les consoles de jeux vidéo aux poupées. Je m’amusais des après-midi sans fin avec des Legos ou Meccanos. Et je ne vous raconte pas quand ils ont sorti les Mindstorms. Mes habitudes vestimentaires étaient à l’image de mes passions: jeans, tshirts de geek et basket. Les années ont passé et rien n’a simplifié la chose, je suis maintenant une adulte toujours aussi geek, avec de drôles d’habitudes en terme d’accoutrements. Et en plus, maintenant, j’ai les cheveux courts, vous imaginez ma mère dans tout ça !!!

C’est alors que je tombe nez à nez avec le dernier tome de Yatuu, Pas mon genre. Je feuillette, rigole doucement à certains sketchs, je me reconnais bien dans beaucoup de ces situations. En gros, si la BD ne fait qu’ouvrir un peu timidement une porte fermée qu’est la définition d’un individu, elle m’a fait revenir à l’enfant que j’étais. Une petite fille, qui s’en foutait un peu de jouer avec des jouets de garçons, de faire du foot avec les garçons, de parler jeux vidéos, mangas et films. Cette petite fille n’avait pas besoin de porter des habits de fille ou de se maquiller pour se définir comme une fille. D’ailleurs, cette petite fille n’a toujours pas besoin de l’acceptation des autres pour se définir comme fille. Et elle accepte la différence des autres et leurs propres définitions d’eux-même, que ce soit un ami qui m’avoue adorer la haute couture et le maquillage, un collègue qui change de sexe ou tout simplement une amie qui adore s’habiller en homme. Parce qu’au final, ce ne sont que des détails qui forment un individu.

N’hésitez pas à suivre Yatuu et ses divers projets sur son site: http://yatuu.fr.

Dans la combi de Thomas Pesquet, de Marion MONTAIGNE

Si vous vous attendiez à une bande dessinée de vulgarisation qui pose l’astronaute en héros de l’univers, summum de la classitude, veuillez passer votre chemin. Marion Montaigne dresse ici un portrait de vie dans la Station Spatiale Internationale, mélangeant humour et anecdotes du quotidien extrêmement bien documentées. L’idée n’est pas ici d’expliquer comment fonctionne l’univers mais quelle est cette mission “Proxima”, ses enjeux et surtout comment prépare-t-on 6 mois de vie dans l’espace. Que vous vous demandiez ce qu’est une EVA, comment fonctionnent des toilettes spatiales ou pourquoi continuons-nous à aller dans l’espace, n’hésitez pas à dévorer cet album.

Cette bande dessinée a reçu le prix du public Cultura durant le Festival d’Angoulême 2018.

Ma vie de courgette, de Gilles Paris

Après un malheureux accident qui coûte la vie de sa mère, le jeune Courgette est emmené aux Fontaines, foyer qui recueille les enfants blessés par la vie.
Ces petits durs aux cœurs tendres forment une bande de joyeux copains qui apprennent à vivre ensemble.
 
Un récit touchant, piqué d’humour et de tendresse, qui montre le monde à travers les yeux d’un garçon cabossé mais débrouillard et plein d’optimisme.

Le roi des fauves, d’Aurélie WILLENSTEIN

La famine qui frappe durement le pays pousse trois adolescents dans les forêts du Jarl en quête de gibier. Mais le jeune seigneur les surprend en plein braconnage et la rencontre dégénère. Ils regagnent leur village, taisant leur mésaventure, Les jours passent, dans l’attente de représailles, jusqu’à ce que leur crime les rattrape et les condamne à un sort pire que la mort. 
 
Roman d’aventure et d’initiation original sur les traces de trois adolescents confrontés à la dureté et aux injustices, qui vont être condamnés au pire et vont devoir surmonter les épreuves, à commencer par la solidité de leur amitié et de leur humanité…

Juste après la vague, de Sandrine Collette

Une vague immense recouvre tout. La famille se retrouve isolée sur sa colline devenue petite île. Ils s’organisent, attendent. La décrue. Mais voilà, l’eau monte. Il faut partir. Sur la barque que le père a réparé, il n’y a pas de place pour tous, les neuf enfants et les deux parents. Alors il faut choisir. C’est dur, mais ils reviendront les chercher ensuite. Si bien qu’un matin trois enfants se réveillent seuls, abandonnés. Ils vont devoir se débrouiller en attendant le retour des parents, ils ont promis. Mais le temps passe et l’eau monte. Pour le reste de la famille, entassés sur une barque, commence un long et périlleux voyage vers les hautes terres épargnées par la mer. 

Un roman dont la catastrophe sonne comme une menace proche et qui met en scène, sans pathos, l’horreur des choix imposés par les situations extrêmes pour la survie, l’abandon mais aussi la force de la fraternité et de l’amour familial. 

Couleurs de l’incendie, de Pierre Lemaître

Marcel Péricourt vient de mourir. Madeleine, qui élève seule son fils, hérite de sa fortune. Mais bien vite l’accident de Paul et les mauvais conseils des financiers la conduisent à la ruine et à la déchéance. Dans l’Europe des années 30, menacée par la crise et la montée du nazisme, cette femme déterminée orchestre sa vengeance, prête à toutes les manipulations.

Un récit riche et joyeux qui nous plonge dans l’Histoire à travers le prisme des complots financiers et politiques, aux côtés de personnages hauts en couleurs et mémorables.

Port d’âmes, de Lionel DAVOUST

Rhuys ap Kaledán, héritier déchu, arrive à Aniagrad après 8 ans de travaux forcés dans la marine marchande. Dans les rues de la ville franche, tout se vend, tout s’achète,  tout se troc. Le jeune homme désargenté va donc partir à la reconquête de son titre. Dans cet univers mêlant fantastique et mystique, Rhuys va devoir jouer des coudes pour éviter les écueils des intrigues, de la corruption et des secrets bien tortueux.

Un roman fantastique qui nous plonge dans un monde où ambition, duplicité et mensonges heurtent la sensibilité et l’idéalisme du jeune héros. Arrivera-t-il à atteindre son but sans perdre son âme ?

La différence invisible, de Julie Dachez et Mademoiselle Caroline

Depuis toujours Marguerite se sent différente, en décalage avec les autres. Avec ses amis, sa famille, au travail, elle lutte contre ses peurs et ses habitudes pour maintenir les apparences de “normalité”. Jusqu’au jour où elle est diagnostiquée autiste Asperger. C’est le déclic. Un nom sur son mal-être : “il est normal qu’elle soit anormale”.

Commence alors une nouvelle vie où elle se découvre, s’accepte, affirme sa différence et la confronte aux multiples réactions de son entourage personnel comme professionnel.

Un très beau récit, touchant et émouvant, qui ouvre les yeux sur l’autisme et plus généralement sur toutes les différences invisibles. Une invitation à la compréhension et à la tolérance.

Tamara de Lempicka, de V. GREINER et D. COLLIGNON

Paris, années 20. Encore étudiante chez André Lhote, Tamara de Lempicka est l’une des artistes les plus en vue de la capitale. On se l’arrache dans les fêtes et les cabarets des années folles. Ces soirées sulfureuses et libertaires sont la source de conflits avec son époux, qui lui reproche de délaisser leur fille. Mais Tamara, dont l’art fait vivre sa famille, entend bien conserver sa vie de femme indépendante.

Une biographie passionnante, dont le dessin s’allie parfaitement à l’œuvre du peintre pour décrire une époque. Mais surtout le portrait d’une femme forte,  libre et terriblement moderne.