Tous les articles par La libraire

Journal d’un jeune naturaliste, de Dara McAnulty

Coup de cœur d’Elodie

Dans son journal, le jeune Dara confie ses difficultés d’autiste et sa volonté d’accepter ses particularités pour mieux vivre et appréhender le monde. Fin observateur de la nature, des insectes, des plantes et surtout des oiseaux qui l’entourent, il s’en émerveille et se mobilise pour défendre et partager ces petits miracles quotidiens, dont on ne peut profiter qu’à condition de s’arrêter pour voir. Au rythme des balades familiales on découvre aussi l’Irlande et sa beauté sauvage.

Une lecture qui donne envie de contempler faune et flore autour de nous, de s’en imprégner et de s’émerveiller, comme le jeune narrateur, de sa richesse et de sa diversité au rythme des saisons.

La noisette, de Dominique Ehrhard et Anne-florence Lemasson

Une noisette, oubliée par l’écureuil, est recouverte de neige. Différents animaux passent à côté sans la voir, et laissent leurs empreintes dans la neige, jusqu’au printemps où la neige fond pour laisse place à une petite pousse verte !

Un album en pop-up plein de poésie, qui s’adresse aux petits comme aux grands.

De quelle couleurs sont les bisous ? de Rocio Bonilla

Monica dite Minimoni adore la peinture. Elle peint tout ce qu’elle voit jusqu’au jour où elle veut peindre les bisous mais se trouve face à un problème : de quelle couleurs sont les bisous ? Rouge colère ou sauce tomate ? Vert crocodile ou épinard ? Jaune miel ? Toutes les couleurs y passent…

Un chouette album tendre et drôle, sur les couleurs et ce qu’elles évoquent, et sur les bisous !

A partir de 3 ans.

Sssi j’te mords, t’es mort ! de Delye et hudrisier

Ce jour là, le lion se pavane à son habitude dans la brousse quand soudain… “Sssi tu bouges, j’te mords, et sssi j’te mords, t’es mort !” Le serpent sournois menace le roi de la savane ! Les voilà partis faire le tour des animaux pour savoir qui des deux est le plus fort…

Une fable drôle et pleine d’esprit portée par de superbes illustrations.

A partir de 4 ans.

Balbuzar, de Gérard Moncomble et Frédéric Pillot

Voici l’histoire de Balbuzar, grand pirate parcourant les mers et abordant les navires voguant entre l’Empire et Nouvelle-Pépite. Nul ne lui résiste et ses exploits sont légendaires. Bientôt, l’Impératrice décide de l’éliminer et envoie son Commodore à la tête d’une armada pour le combattre… Voici l’affrontement de ces deux marins d’exception, l’un porté par la puissance d’un empire et l’autre par son désir farouche de vivre et de liberté.

Ce combat, c’est aussi celui de l’Empire contre tous les gêneurs qui ne sont pas sous sa coupe. Une fable sur la liberté, sur la résistance, sur le pouvoir.

Un récit de piraterie enjoué, dans une langue pleine d’envolées sublimes, et porté par de grandioses illustrations !

A partir de 8 ans.

L’école des soignantes, de Martin Winckler

Coup de cœur d’Elodie

Comme toutes les soignantes – et sans doute encore plus parce que j’étais un homme – j’étais arrivé en Psycho avec des préjugés silencieux, insensibles, insoupçonnés… Chez les folles j’ai compris que la folie, c’est tout relatif.

Un roman profondément humain, qui présente une utopie médicale visant à changer le petit monde des facs et centres hospitaliers, repensés en plaçant les soignées au cœur des démarches de soins et en formant les soignantes à l’humilité.

L’espace d’un an, de Becky Chambers

Coup de cœur d’Elodie

La jeune Rosemary fuit un passé difficile en s’embarquant à bord du Voyageur, vaisseau tunnelier qui ouvre de nouvelles voies de circulation à travers l’espace. Elle rejoint un équipage mixte et doit apprendre à vivre aux côtés des différentes espèces qui peuplent la galaxie.

Le temps d’une année, l’auteur nous embarque dans un univers qu’on aimerait bien découvrir réel au bout du voyage. Un récit de SF hors du commun et fascinant, plein de bienveillance, qui parle de tolérance, de vivre ensemble, de respect et d’amour.

Le diamant du dieu crocodile, d’Evelyne Brisou-Pellen

Dans l’Égypte ancienne, le jeune Téos a le rôle important de s’occuper et de nourrir le crocodile sacré. Un jour, son père disparait et il découvre que la statuette du Dieu Sobek a été volée… Avec son amie Tiy, ils mènent leur enquête dans une aventure où il devront risquer leur vie pour sauver la vallée du Nil !

Un roman entrainant qui nous plonge dans l’Égypte antique.
A lire à partir de 8 ans.

Karmen, de Gillem March

Palma de Majorque.
Catalina est jeune femme superbe qui a, aux yeux de son entourage, tout pour être heureuse. Des parents aimants, une colocataire sympa et un ami d’enfance, Xisco, bien présent dans sa vie. Oui, mais…
Alors qu’elle vient de se trancher les veines dans sa salle de bain, débarque Karmen, être surnaturel aux cheveux roses, fonctionnaire de l’au-delà chargée d’accompagner les âmes entre le moment de leur mort et leur réincarnation.
La vie de Catalina, ignorée des vivants, se poursuit entre rêve et réalité et son « ange gardien », retors à l’autorité de sa hiérarchie divine, semble bien décidée à lui faire ouvrir les yeux sur ce qu’était la réalité de sa vie.

La couleur d’une âme perdue peut-elle changer ? Peut-on changer le cours d’une destinée avant qu’il ne soit trop tard ? Existe t-il une seconde chance ?…
Autant de questions ouvertes par Guillem March dans cette histoire originale et graphiquement très réussie.

http://guillemmarch.blogspot.com/

La terre demeure, de Georges R. Stewart

Coup de cœur de Pryscilla

Ish survit à une mystérieuse pandémie qui frappe la population. Jusqu’alors seul dans les montagnes, il découvre la disparition de la civilisation sans rien avoir vu des événements qui en sont à l’origine. Hébété et incrédule, il se lance sur les routes des États-Unis, de la Californie jusqu’à New-York, et son périple chaotique est prétexte aux premières observations. Il n’est pas le seul survivant et c’est en rebroussant chemin qu’il prendra la tête d’une petite communauté de rescapés.

La trame du roman ressemble à tant d’autres dans le registre de la fiction post-apocalyptique qu’on pourrait penser que cette œuvre de George R. Stewart n’a rien d’original, ce serait réducteur.

Le roman publié en 1949 (contemporain de 1984) est une réflexion d’une modernité terrifiante sur l’humanité et sa fin. Croissance exponentielle de la population et consommation irraisonnée des ressources sont déjà au cœur des interrogations de l’auteur. La place de la femme dans la société, celle des « Noirs, » l’opposition entre intellectuel et manuel, tout y passe et force est de constater qu’en 70 ans rien n’a franchement changé.

Le monde animal reprend ses droits dans des paysages redevenus sauvages et la désurbanisation est à l’œuvre, que reste t-il des « Américains » ? Des livres que plus personnes ne sait lire et dont les contenus ne sauront servir de point de départ à une nouvelle humanité… des vestiges d’une société disparue que les survivants « consomment » sans chercher à en percer les secrets… des bribes éparses de religions et de superstitions… une langue dont la majorité des mots ne font plus sens… Attentistes, partisans du moindre effort, voilà ce que nous dit Stewart de « ces hommes d’après », réjouissant !

Georges R. Stewart (1895-1980), spécialiste de toponymie et professeur d’anglais, est l’auteur de 27 ouvrages de fiction, toponymie, anthropologie et histoire américaine.

« Peut-être étaient-ils trop nombreux, les êtres humains, les vieux systèmes de pensées, les livres. Peut-être les ornières de la pensée étaient-elles devenues trop profondes et les restes du passé étaient-ils trop encombrants, comme des tas d’ordures ou des vieux vêtements. Pourquoi le philosophe ne se réjouirait-il pas de voir tout effacé d’un coup d’éponge ? Alors les hommes repartiraient de zéro et joueraient le jeu avec de nouvelles règles. Qui sait si le gain ne serait pas plus grand que la perte ? »